
La biodiversité unique de Madagascar est sous pression.
La célébration de la journée mondiale de la biodiversité, le 22 mai, attire l’attention sur les défis de la conservation de la biodiversité à Madagascar. Il est sans conteste que la Grande île abrite une biodiversité exceptionnelle, avec plus de 80% d’espèces endémiques. Cette richesse naturelle est toutefois gravement menacée. Déforestation massive, agriculture sur brûlis, feux de brousse, exploitation minière illégale : les pressions sont multiples. En 2023, plus de 80 000 hectares de forêts ont disparu, compromettant la survie de nombreuses espèces comme les lémuriens ou les caméléons rares. Les grands projets d’infrastructure, tels l’autoroute projetée dans le corridor Ankeniheny-Zahamena, aggravent les risques d’isolement et de destruction des habitats naturels. Malgré des efforts étatiques, les moyens manquent pour une conservation efficace et durable.
Des pas
Des initiatives communautaires prometteuses font par ailleurs leurs effets. Face à ces défis, des communautés locales s’organisent. À Ambalavao, la Réserve communautaire d’Anja protège activement les lémuriens tout en générant des revenus pour des projets sociaux. Dans la région de Menabe, le site Kivalo Soa Honko, soutenu par le WWF, valorise les mangroves via l’écotourisme. Plus au nord, le site bioculturel d’Antrema intègre les savoirs traditionnels Sakalava à la gestion environnementale. Ces initiatives montrent que la conservation est possible quand elle s’appuie sur les communautés locales. Pour être durables, ces actions nécessitent un soutien technique, un financement stable et la reconnaissance des droits communautaires sur les ressources naturelles. À Madagascar, préserver la biodiversité revient aussi à investir dans les populations qui en sont les gardiennes naturelles.
José Belalahy