Les récifs coralliens de la région Océan indien occidental (OIO) sont en situation de stabilité, bien que relative, après le blanchissement des récifs de 1998 qui a occasionné des pertes de 25%, contre seulement 10 % après le blanchissement de 2016. Le blanchissement des coraux, phénomène survenu principalement avec le changement climatique et les pressions des activités humaines sur l’écosystème marin, provient de la perte des algues symbiotiques (zooxanthelles) qui vivent dans les tissus des polypes, ou d’une diminution dans leur concentration en pigments. Les coraux deviennent alors blancs. La perte des zooxanthelles conduit à la mort des coraux.
La situation actuelle des récifs coralliens de l’OIO amènent les spécialistes à avancer que l’espoir est permis pour une sauvegarde de ces récifs, à condition que des mesures de gestion très actives soient prises. Néanmoins, les récifs de la région ont subi des dégâts non négligeables, ces dernières années : le tiers des sites a été sévèrement affecté par le blanchissement avec un pic entre avril et mai 2016. Les Seychelles ont été les plus touchées, ainsi que la Tanzanie et l’île Maurice.
Premier rapport. Ce tour d’horizon de l’état des récifs coralliens de la région Océan Indien Occidental ressort du rapport présenté le 9 décembre dernier à Nairobi, Kenya. Il s’agit du premier rapport du genre présenté en marge de l’assemblée générale de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI). Une publication dont l’objectif est de fournir des informations actualisées sur l’état des récifs coralliens dans la région, y compris l’impact d’un des plus importants blanchissements des coraux en 2016. Ce rapport présente ainsi la dernière compilation et l’évaluation quantitative des données sur la santé des récifs coralliens par les réseaux de surveillance régionaux dans l’OIO. Le document explique, entre autres, les facteurs de changement régionaux et comment ils évoluent au cours des prochaines années pour aider les pays dans la planification des impacts et la régénération des récifs coralliens.
Analyse et recommandations. Ce rapport qui est à la fois « une analyse scientifique des tendances de l’état de santé des récifs coralliens et une proposition de recommandations applicables dans la gestion des récifs et écosystèmes associés », comme l’a affirmé le Dr Judith Nyunja, chercheure scientifique principal au Kenya Wildlife Service, est une démarche faisant suite aux initiatives déjà prises au sein de la Commission de l’Océan Indien (COI) pour préserver la biodiversité marine et côtière dont font partie les récifs coralliens. En effet, conscients des valeurs socio-économiques et écologiques des récifs coralliens, les pays de l’OIO, à savoir l’Afrique du Sud, Comores, France/Réunion, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie et Tanzanie, par le biais de cadres de coopération régionale comme la COI ou encore la Convention de Nairobi, se sont alignés sur l’ICRI pour tenter de fournir des solutions en vue d’aider à gérer et à conserver ces écosystèmes.
Recueillis par Hanitra R.