
Suite à une demande de l’association anti-corruption Sherpa, le Procureur général de Monaco, Jean-Pierre Dréno a ouvert une information judiciaire « contre X », dans une affaire de circuit financier suspect de chèques venant de pays d’Afrique, dont Madagascar est cité en premier. Des milliers de chèques suspects en Euros ont été envoyés à Monaco, depuis Madagascar et d’autres pays de l’Afrique. Cette information a été extraite d’un rapport confidentiel de l’inspection générale de la banque BNP Paribas. En effet, l’association Sherpa, qui œuvre dans la lutte contre les crimes économiques, a explicité les pratiques favorisant le blanchiment de capitaux dans les pays concernés. « Les visiteurs étrangers achètent des devises locales dans des hôtels ou des commerces, en émettant des chèques en Euros. Cependant, le bénéficiaire du chèque est laissé en blanc. Un système local de rachat des chèques permet donc à des résidents de pays africains d’envoyer de l’argent sur un compte en Europe, en échappant aux contrôles sur les changes et au fisc », a-t-on appris de l’association. Plainte. Face à cette situation, Sherpa a déjà déposé une plainte devant la justice française, et demandé l’ouverture d’une information judiciaire, pour blanchiment et complicité de blanchiment. D’après les informations fournies par la justice monégasque, la banque BNP Paribas est directement concernée par cette affaire, vu qu’elle a encaissé pendant des années des chèques suspects en provenance de pays africains. Déterminé. Le Procureur général de Monaco a ouvert l’information judiciaire contre X, le 19 février dernier. La BNP est soupçonnée d’avoir couvert un vaste circuit financier suspect de chèque en provenance de pays africains. Pour sa part, l’association Sherpa est déterminée à suivre de près cette affaire jusqu’au bout. A Madagascar, des affaires, à vue d’œil, liées à ces blanchiments de capitaux à Monaco ont été récemment évoquées par la presse. L’affaire reste à suivre, surtout maintenant qu’elle a désormais une dimension internationale. Antsa R.