
Parmi les 10 pays qui bénéficient du Programme Maritime Security (MASE), Madagascar est le plus grand bénéficiaire, selon Elizabeth Mutunga, chef de Cellule Gouvernance, Paix et Sécurité au sein du COMESA.
La piraterie maritime, le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent sont étroitement liés, d’après le DG du SAMIFIN (Service de renseignement financier), Boto Tsara Dia. Pour sécuriser les trafics maritimes traversant l’Océan Indien, le Programme MASE du COMESA (Marché commun de l’Afrique Orientale et Australe) a montré son engagement d’appuyer la lutte contre le blanchiment de capitaux à Madagascar. « La piraterie maritime a connu un déclin au cours de ces dernières années, grâce aux actions de lutte entreprises par divers acteurs. Pour éviter que ce phénomène refasse surface, le COMESA a décidé de mettre en place une structure spécialisée. Celle-ci empêchera les capitaux issus de la piraterie de trouver leur chemin dans le système financier. 10 pays du COMESA bénéficient de ce Programme qui œuvre sur 4 volets pour l’identification des blanchiments de capitaux. Il s’agit du renforcement de capacité des parties prenantes dans la lutte ; de la facilitation des collaborations entre ces acteurs ; de l’appui aux pays bénéficiaires, pour avoir une cohérence des réglementations en vigueur et pour que les lois soient conformes à l’international ; et enfin le renforcement de capacité des forces de l’ordre pour leur efficacité. C’est dans ce cadre que le COMESA a décidé d’équiper le SAMIFIN », a déclaré Elizabeth Mutunga. En effet, 10 ordinateurs de bureau, 10 ordinateurs portables, un serveur de haute capacité et des logiciels ont été remis hier au SAMIFIN, dans ses locaux à 67ha.
Engagements. Si Madagascar bénéficie fortement du Programme MASE, c’est grâce à la situation géographique de la Grande-île, et à l’engagement du pays pour la lutte contre le blanchiment de capitaux, d’après la représentante du COMESA. A noter que le SAMIFIN travaille avec cette organisation et a présenté une demande, depuis 2014, pour être membre de l’ESAALMLG ou GAFI (Groupe de lutte anti-blanchiment de l’Afrique Orientale et Australe). Suite à un long processus d’adhésion, le Task force of Senior Officials a décidé en avril dernier, que la Grande Ile est désormais membre du GAFI. Cette décision sera soumise pour approbation au Conseil des Ministres du COMESA, qui se réunira au Zimbabwe du 28 au 3 septembre prochain. Pour le Programme MASE, les luttes anti-blanchiment, anti-piraterie et anti-terrorisme exigent l’interaction entre les différentes parties prenantes des localités concernées. Pour Madagascar, cette interaction s’impose également pour les divers départements concernés, raison pour laquelle, le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, ainsi que celui du Commerce, Tazafy Armand ont assisté à la rencontre d’hier.
Antsa R.