
Le Service de Renseignements Financiers ou Samifin a présenté hier, aux 67 ha, son rapport d’activités correspondant à l’année 2016.
A l’issue de la présentation, il est mis à la connaissance du public, entre autres, que « sur les 58 cas reçus, 48% des principales infractions d’origines identifiées ont trait aux fraudes fiscales, 14% aux trafics illicites de ressources naturelles et 3% aux faux et usage de faux ». Les autres infractions sont liées à la corruption, à l’escroquerie, au change illicite et à l’abus de biens sociaux. Par ailleurs, le Samifin a transmis des informations relatives aux déclarations d’informations confidentielles (DIC). « Sur les 260 DIC reçues, 115 sont considérées comme Déclarations d’Opérations Suspectes (DOS). Sur ces 115 DOS, 76 proviennent des Banques, 32 des partenaires techniques et privés, 2 des assurances, 2 des micros finances et 3 des FIU », indique-t-on dans le rapport.
Loi réformée. La journée d’hier a également été l’occasion pour ce service d’annoncer que la nouvelle stratégie de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme entame sa phase de mise en œuvre. Sur ce point, un projet de réforme de la loi n°2004-020 du 19 août 2004 sur le blanchiment, le dépistage, la confiscation et la coopération internationale en matière de produits du crime a été soumis au gouvernement. « Telle réforme s’avère incontournable pour mieux y intégrer le volet « lutte contre le financement du terrorisme », a indiqué le service de renseignements financiers. En parlant de terrorisme, le DG du Samifin, Lamina Boto Tsara Dia, a signalé au passage que « deux cas suspects d’attentats terroristes ont été appréhendés en 2016 et aussitôt transmis au service d’enquête du Samifin ».
Esquives. Outre la présentation du rapport d’activités, le DG du Samifin n’a pas échappé aux questions des journalistes par rapport aux affaires « chaudes » qui ont fait ou qui font couler beaucoup d’encre ces derniers temps. Mais il a tout simplement esquivé le sujet. « Vous pouvez me poser des questions, mais je ne vais pas parler de telle ou telle personne citée dans telle ou telle affaire », a-t-il lancé avec beaucoup d’hésitations ; avant de poursuivre : « Je ne peux que vous parler des responsabilités et du rôle du Samifin ». Pour couronner le tout, le DG du Samifin a fait savoir que « le Service de Renseignements Financiers n’est pas compétent pour mener des enquêtes sur des affaires en cours » en renvoyant la balle à la Justice : « Je pense qu’il incombe à la Justice de trancher sur cette affaire », a-t-il rassuré. Notons que par rapport aux opérations de blanchiment d’argent, le Samifin se conforme aux standards du GAFI (Groupe d’Actions Financières Internationales) et de l’ARNISA (Asset Recovery Inter-Agency Network for Southern Africa). Des efforts sont également conjugués pour qu’en 2018, le Samifin soit intégré dans le Groupe Egmont ou Réseau International des Cellules de Renseignements Financiers.
Aina Bovel