L’on veut décréter une industrialisation du pays et ce à partir des régions. Il faut se demander pourquoi ne l’a-t-on depuis puisqu’il coule de source qu’un développement économique doit passer par celui de ce secteur. Voyons les ressources nécessaires, celles financières d’abord, celles du privé ne viennent pas, parce que tel ministre a décrété implanter des usines dans tel ou tel espace. Leur motivation reste la recherche seule du profit, ni la création d’emplois ni la valorisation des lieux ne leur sont pas prioritaires. Il reste donc le recours par un financement étatique, dans ce cas les motivations sont autres qu’économiques mais d’abord politiques ou sociales et les exemples de la période des investissements au début de la 2ème République illustrent bien l’échec de telle pratique.
Puis, les ressources techniques englobant les équipements et leurs aptitudes technologiques et, le savoir-faire de leurs utilisateurs. Implanter des unités industrielles dans les régions semble relever de l’utopie, là où il manque les infrastructures de base (route, écoles professionnelles, de système de télécommunication, etc..). Enfin, concernant les ressources humaines, on ne transforme pas un groupe humain de culture agricole et travaillant essentiellement en individuel en ouvrier industriel en un coup de baguette magique. La culture industrielle implique le travail en équipe et la soumission à un ordre hiérarchique ainsi qu’une discipline rigoureuse, enfin et non des moindres l’appropriation de la notion de rendement. Le bon sens ne saurait accepter donc cette volonté de vouloir industrialiser prioritairement par répartition géographique et c’est pourtant ce que l’on veut décréter.
L’on peut rétorquer que l’on parle ici de petites unités plus artisanales qu’industrielles comme de petites huileries ou de savonneries, par exemple, donc ne trompons pas l’opinion d’une part et d’autre part, une fois, cette crise résolue parce qu’elle est due à des causes conjoncturelles et non structurelles, les produits de ces petites unités seront vite balayés par ceux de l’extérieur et même ceux du pays à cause de leur non compétitivité (vs prix et qualité). Et là le bon sens (cette attitude qui privilégie le réel, qui agit avec pragmatisme selon l’appréciation de la réalité) dira « on vous l’avait bien dit… »
Le technicien devenu politicien l’oublie souvent, parce que leur nouvel objectif est celui de plaire toujours plaire, même sans conscience ce qui conduit à la ruine de leur « âme ».
M.Ranarivao