
La Mouvance Ravalomanana traverse une crise de confiance après la formation du gouvernement Kolo Roger où elle n’est représentée que par un seul ministre. L’ancien vice-premier ministre Botozaza Pierrot donne ses avis sur ce « malaise » qui mine cette entité politique. Interview.
Midi : Que dites-vous des échecs qu’a connu la Mouvance Ravalomanana depuis les Présidentielles ?
BP : « Les résultats des dernières présidentielles devraient faire réfléchir tous les militants. Nous devrions chacun en tirer des leçons. Notre candidat aux présidentielles n’était pas le candidat naturel de la Mouvance. Nos partisans ont usé leurs pantalons au Magro pendant cinq ans. Durant ces 5 ans, ils vivent dans les perspectives du retour du président Marc Ravalomanana. »
Midi : Quelles solutions préconisez-vous donc pour résoudre tous ces problèmes ?
BP : « Il est indispensable de dissiper le malaise qui règne au sein de notre groupe de partis. Nos électeurs et nos militants ont du mal, c’était prévisible, à encaisser le poids de la défaite. Il est important donc de leur dire que le combat n’est pas terminé. Il continue pour la Mouvance Ravalomanan. Le moment n’est pas venu de se démobiliser. Et dans le même temps, il faut leur donner l’espoir et l’espérance. »
Midi : Vous êtes l’un des plus fidèles de la Mouvance Ravalomanana victime d’une certaine hypocrisie politique. Maintenant, on dit que l’échec est partagé ?
BP : « Non. Je ne partage rien du tout. Je ne vois pas pourquoi je partagerais l’échec car j’ai passé tout mon temps à alerter et à dire que la voie suivie était mauvaise. En revanche, ceux qui ont, soit empêché les informations de parvenir jusqu’au président Ravalomanana, soit se sont contentés de jouer les cireurs de bottes en passant leur temps à dire que tout allait très bien, ceux-là ont une très lourde responsabilité. La sagesse comme l’honnêteté voudraient qu’ils en tirent eux-mêmes les conséquences et qu’ils s’effacent. »
Midi : Quelles solutions préconisez- vous pour éviter la démobilisation générale des vos partisans ?
BP : « Il n’y a qu’une seule solution : la tenue d’une assise sans attendre. En effet, il y a urgence. Les choses vont très vite. La nature a horreur du vide et la politique aussi. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. Si nous ne réagissons pas très vite, nous allons assister à une grande démobilisation de nos militants. La tenue de cette assise permettra d’engager immédiatement le mouvement du parti sur la voie de la reconstruction et du renouveau. La base se sent trahie. C’est pourquoi, elle commence à hausser le ton contre les dirigeants qui ne jouent pas la transparence dans la gestion de la Mouvance. Il faut désormais éviter toute forme d’imposition qui prive la base de voie au chapitre. »
Recueillis par RAJAOFERA Eugène