
Visiblement, les sénateurs ont mené un combat d’arrière-garde en essayant de torpiller l’adoption parlementaire de cette loi de finances.
Ce qui s’est passé ces derniers jours laisse croire que l’opposition parlementaire se trouve au Sénat. A la différence de ce qu’on assiste à l’Assemblée nationale où le TIM joue ce rôle, l’opposition HVM détient la majorité à Anosikely. Certains observateurs comprennent le comportement de cette opposition majoritaire dès l’annonce de la suppression du Sénat faite par l’actuel président de la République durant sa campagne présidentielle de 2018. La Chambre haute de Rivo Rakotovao n’a eu de cesse de mener des batailles juridiques contre le pouvoir de Rajoelina. Des batailles que cette Institution dominée par l’opposition a toujours perdues. C’est dans le cadre de ces combats que le président du Sénat Rivo Rakotovao a saisi le 05 novembre 2019 la Haute Cour Constitutionnelle pour demander l’avis de celle-ci sur la constitutionnalité du Décret n°2019-1866 du 25 septembre 2019 relatif au gouverneur. Dans sa décision n°17-HCC/D3 du novembre 2019, le juge constitutionnel a décidé que ledit décret est conforme à la Constitution. Le dernier combat mené par cette opposition parlementaire date du vendredi 13 décembre lorsque la majorité d’Anosikely a essayé de torpiller le processus d’adoption parlementaire de la loi de Finances 2020.
De 63 à 18 membres. Le Sénat a attendu les dernières minutes pour renvoyer à l’Assemblée nationale le projet de loi de Finances 2020 qu’il a amendé à l’issue de sa deuxième lecture. « Le Sénat a retardé l’adoption de ce projet de loi. Ses représentants étaient venus remettre à Tsimbazaza le projet de loi amendé alors que les députés étaient en train de clôturer la session à l’Hémicycle. C’était le vendredi 13 décembre à minuit. », a précisé la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa. Les députés accusent les sénateurs d’avoir joué le blocage à l’adoption de la loi de Finances 2020 sans laquelle l’Etat ne pourra pas fonctionner dans quelques jours. En tout cas, ce que le Sénat est en train de mener, ce ne sont que des combats d’arrière-garde. La loi de finances 2020 dont les dispositions seront mises en vigueur par voie d’ordonnance ne prévoit plus un budget d’un Sénat à 63 membres. L’élaboration du budget 2020 de la Chambre haute s’est inspirée de l’Ordonnance n°2019-006 portant loi organique modifiant certaines dispositions de la loi organique n°2015-007 du 3 mars 2015. Cette Ordonnance réduit de 63 à 18 le nombre des sénateurs. Et pour une Chambre haute de 18 membres, la loi de finances 2020 prévoit un budget d’un peu moins de 16 milliards d’ariary contre 36 milliards d’ariary pour 2019. Une élection sénatoriale anticipée sera donc organisée l’année prochaine.
R.Eugène