
La Brigade Anti-Piratage (BAP), placée sous l’égide du ministère de la Communication et de la Culture (MCC), poursuit son action contre la contrefaçon à Madagascar. Après plusieurs mois d’opérations, près de 5 000 CD et DVD piratés, 15 décodeurs satellites et de nombreux livres illicites saisis par la BAP ont été détruits et brûlés hier dans la localité de Morondava, commune d’Ambohibao. Cette destruction a été réalisée avec l’autorisation du tribunal, en présence de représentants de l’OMDA, du secteur cinéma et des équipes du MCC.
Ces opérations font suite à des plaintes déposées et à des enquêtes menées par la police judiciaire, ainsi que par les agents de la gendarmerie et de la police affectés à cette brigade, seuls habilités à intervenir avec un mandat légal. Les contrefaçons provenaient de plusieurs points sensibles d’Antananarivo, notamment Ambodivona, Isotry et Anosibe, ainsi que des zones de transit à Ankadimbahoaka et Fasan’ny Karana, où elles étaient destinées à être redistribuées vers les régions. Certaines saisies concernent également des livres vendus illicitement sur Facebook.
La BAP intervient à partir de renseignements ciblés portant sur les réseaux de distribution physiques et numériques, mais aussi sur l’introduction et la diffusion illégales de musique dans les bars, karaokés et autres espaces commerciaux. « Diffuser une œuvre pour générer un revenu sans autorisation constitue une infraction », rappelle le GP2C Ravonjisoa Tahiana, chef de brigade de la BAP. La lutte se poursuit également du côté des chaînes télévisées : plusieurs décodeurs satellites illicites, promettant l’accès à des chaînes sans abonnement, ont été saisis pour violation des droits de propriété intellectuelle liés aux programmes diffusés par les canaux de distribution légaux.
Les saisies de contrefaçons peuvent s’accompagner d’arrestations. Depuis le début des actions renforcées, 66 arrestations ont ainsi été enregistrées.
Le MCC affirme que l’ensemble de ses départements est mobilisé pour protéger les créateurs et auteurs. Une récente consultation sur le droit d’auteur et les droits des artistes et écrivains s’inscrit dans cette dynamique. L’objectif, souligne Sitraka Andrianarivony, membre du cabinet du MCC, est de ramener tous les acteurs culturels — distributeurs comme utilisateurs — dans un cadre pleinement légal, afin de garantir une rémunération juste des œuvres et la sécurité juridique des exploitants.
Hanitra Andria



