
La brigade anti-piratage au niveau du ministère de la Communication et de la Culture a fait brûler 44 382 CD piratés hier. Soit 7 000 copies de plus par rapport à la dernière intervention en fin d’année 2020.
La lutte contre le piratage se poursuit à Madagascar. Ce problème semble assez complexe à endiguer. Les compilations de chansons et les copies contrefaites de films inondent le marché. Aucune œuvre n’y échappe. Quant aux consommateurs, ils sont nombreux à acheter auprès de ses vendeurs ambulants. Cela peut s’expliquer par le faible pouvoir d’achat, mais aussi par le prix dérisoire proposé pour ces CD. C’est ainsi que la BAP effectue régulièrement des descentes sur terrain pour empêcher ce commerce illicite, mais aussi en essayant de démanteler un réseau plus vaste. Hier, cette action a porté ses fruits, même si le nombre de CD récupérés et réduits en cendre ne représente qu’une infime partie de ce qu’on peut encore trouver sur le marché. Aujourd’hui, il n’y a plus que le commerçant qui est visé par l’opération de la BAP, les consommateurs seront eux-aussi dans la ligne de mire de cette brigade. Et encore, les opérations s’étendront jusque dans les provinces.
Téléchargement illégal. Pour faire une compilation de chansons, il suffit d’une connexion Internet pour collectionner les titres mis en ligne par les artistes. De nombreux logiciels pirates permettent de les télécharger et de les stocker sur un disque dur. Il suffit ensuite de les copier sur un disque vierge pour les revendre aux plus offrants. Parfois, de plus grandes entités aident les pirates dans la production massive de CD piratés. En plus des œuvres des artistes locaux, les produits d’ailleurs sont également piratés à volonté à Madagascar : des films pornographiques, des blockbusters, des albums de musique, des logiciels, des cours en ligne, etc. Ceci dit, en raison d’un manque de système fiable concernant le cryptage des données et de l’absence d’une chaîne de production qui peut garantir un commerce suivant les normes, cette guerre contre les pirates est encore loin d’être gagnée.
En tout cas, le ministère paraît déterminé à soutenir les artistes et à protéger leurs œuvres. D’ailleurs, des représentants des artistes, de l’Office Malagasy du Droit d’Auteur (OMDA) et de l’ISSM (Ivontoeran’ny sarimihetsika sy sarimiaina Malagasy) ont assisté à la destruction des CD pirates collectés.
Anja RANDRIAMAHEFA