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dimanche, mai 19, 2024
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Brigitte Rasamoelina : « Le poste de ministre est surtout politique »

La ministre de la Culture et de l’Artisanat et non moins présidente de l’AMP.
La ministre de la Culture et de l’Artisanat et non moins présidente de l’AMP.

Comme le nom de son parti « Ampela Manao Politika » l’indique, la ministre de l’Artisanat et de la Culture fait de la politique. Interview.

Midi : Le fait d’être médecin de formation colle-t-il avec la Culture et l’Artisanat ?

Brigitte Rasamoelina : « On n’est pas obligé d’être médecin pour être ministre de la Santé, ni d’être issu forcément des rangs des forces armées pour être ministre de la Défense et ainsi de suite. J’estime que le poste de ministre est surtout politique et que par conséquent, l’essentiel est d’avoir de la bonne politique et la bonne volonté pour faire avancer le ministère. J’avais d’ailleurs un programme de gouvernement lorsque je me suis présenté à la dernière élection présidentielle. De toute façon, je pense avoir une bonne équipe derrière moi, tant technique que politique. J’espère aussi l’adhésion de tous les opérateurs culturels, artistiques et artisanaux. Et je reprends ici le discours de M. le Premier ministre à l’Assemblée Nationale : « Ny fiarahana no maha lasa lavitra », « Ny mita be tsy lanin’ny mamba », et « ny akanga maro tsy vakin’amboa » ».

Midi : Quelles sont les priorités de votre ministère ?

Brigitte Rasamoelina : « Tout est priorité, car nous ne devons rien négliger. Notamment dans le domaine de l’artisanat qui doit faire face au marché de l’AGOA actuellement. Pour que nos produits soient compétitifs sur le marché international, un effort rapide doit-être entrepris comme le renforcement des capacités des artisans, tout en les encourageant à rejoindre les associations ou coopératives qui faciliteront leur intégration dans le secteur formel et l’obtention de matières premières dont ils ont besoin (bois, raphia, …) ».

Midi : Avez-vous les fonds nécessaires pour cela compte tenu de la portion congrue du budget alloué à votre ministère ?

Brigitte Rasamoelina : « Il faut les trouver ! C’est un enjeu très important dans ce sens que l’artisanat occupe quand même une place non négligeable dans l’économie de notre pays. Les bailleurs en sont conscients, l’Etat malgache aussi surtout, donc je pense qu’il y aura des solutions, il faut savoir négocier ».

Midi : Votre ministère a été quelque peu oublié par le Premier ministre lors de la présentation du programme de mise en œuvre de la PGE à Tsimbazaza

Brigitte Rasamoelina : « Je pense que vous vous trompez ! Il a parlé à plusieurs reprises de « fihavanana », de respect des « soatoavina malagasy » (valeurs culturelles) qui, à mon avis font partie de notre patrimoine culturel immatériel. Il ne faut pas avoir une vision étriquée.  Il y a souvent des interrelations entre les différents ministères. Par exemple, quand on parle de patrimoine culturel naturel comme les lacs et collines sacrées et les bois précieux, le ministère de l’Environnement est aussi concerné. Idem lorsqu’il est question de l’AGOA qui ne touche pas le seul ministère de l’Artisanat, mais aussi le Commerce, l’Industrie… ».

Midi : Le parti Ampela Manao Politika (AMP) dont vous êtes la Présidente présentera-t-il des candidats aux prochaines élections ?

Brigitte Rasamoelina : « Il y aura peut-être quelques membres qui vont se présenter au nom de notre parti mais en majorité nous soutenons le parti HVM. Beaucoup de nos responsables collaborent étroitement avec le HVM en ce moment ou seront candidats au nom du HVM ».

Midi : Est-ce à dire que vous avez retourné votre veste pour le bleu du HVM ?

Brigitte Rasamoelina : « Libre à vous de croire ce que vous voulez, mais en tant que ministre, il est logique que je sois du gouvernement, que je soutienne le parti au pouvoir, que je partage la même vision et les mêmes objectifs que le gouvernement. A mon avis, tout membre du gouvernement doit l’être sinon cela va constituer un facteur de blocage pour notre développement qui est urgent ! Le peuple attend des résultats ! La place de l’opposition est au parlement ».

Midi : Le mot de la fin ?

Brigitte Rasamoelina : « Le ministère dont j’ai la charge s’efforcera également de valoriser notre culture qui est à la base même de notre identité. Nous avons des artistes très talentueux dans tous les domaines qui ne demandent qu’à s’affirmer davantage. Actuellement nous faisons face à la mondialisation, tout en restant ouvert et respectueux de la culture des autres. Il ne faut pas que la nôtre soit engloutie car ce qui fait d’un pays un pays, c’est sa culture et son histoire et nos diversités culturelles sont une de nos richesses ».

Propos recueillis par Davis R.

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