La présidente nationale du parti « Ampela Manao Politika » soutient la tenue d’un référendum constitutionnel. Interview.
Midi Madagasikara : Pensez-vous que les « fokontany » doivent faire partie des Collectivités Territoriales Décentralisées ?
Brigitte Rasamoelina : « Oui, je pense qu’il est tout à fait judicieux de mettre dans un cadre juridique précis la situation des « fokontany » qui, selon la constitution, ne font pas partie des CTD. Cette situation provoque des divergences de points de vue et des problèmes au niveau pratique, car des responsables veulent nommer les chefs de « fokontany » tandis que d’autres veulent les élire. On peut sûrement légiférer sur ce point par voie d’ordonnance ou de décret, mais pour ma part, j’opte pour la légifération par la Constitution vu l’importance du rôle que jouent les « fokontany » en matière de développement ».
M.M : Pensez-vous qu’organiser un référendum constitutionnel est opportun à un an de la Présidentielle ?
B.R : « S’il faut le faire, autant le faire aujourd’hui tant qu’on se rend compte de l’importance de la situation ! Ou, est-ce qu’on veut que cela se passe juste au début du mandat du prochain Président ? C’est encore plus embêtant à mon avis car cela va freiner les efforts de développement. De toutes les façons, ça va toujours piétiner un peu sur le temps d’un mandat, donc je préfère positiver et ne pas polémiquer. A mon avis, l’Etat est le mieux placé pour apprécier l’opportunité d’un référendum. Les politiciens ont aussi leur mot à dire, mais ce sont les électeurs qui ont le dernier mot. Quant au risque de prolongation du mandat du Président en exercice, je ne peux rien avancer, car je n’ai pas le calendrier électoral ».
M.M : D’autres préconisent d’inclure les amendements à la Constitution dans les programmes de Société des futurs candidats à la Présidentielle.
B.R : « Moi, je pense que c’est trop lourd, les attentions des électeurs souvent se concentrent surtout sur les promesses et les projets de société d’autant plus que ce ne sera pas facile avec le nombre probablement élevé de candidats. Et ce sera l’idée d’un seul candidat tandis que si c’est l’Etat qui le fait, toutes les institutions mises en place vont y apporter leurs contributions et comme le proverbe africain dit, « deux têtes pensantes valent toujours mieux qu’une seule tête pensante quelle que soit la grosseur de la tête qui pense ».
M.M : Pensez-vous que le Président actuel va tailler la Constitution « à sa pointure » comme ce qui a toujours été le cas ?
B.R : « A mon avis, c’est impossible avec tous les observateurs qui surveillent tous ses faits et gestes. D’ailleurs c’est le peuple qui va trancher par la voie des urnes. Notre parti, l’AMP propose aussi que l’article 54 de la Constitution soit supprimé et changé par « Le Président nomme le Premier Ministre ». Si un Président est élu, donnez-lui la liberté de choisir ses proches collaborateurs sans compliquer les choses, car n’oublions pas que l’article 45 de la constitution stipule qu’il est LE GARANT du bon fonctionnement de l’Etat (il n’y a pas d’autres garants mentionnés), donc laissons le assumer aussi ses choix. Le priver de ces prérogatives risque de frustrer et de retarder beaucoup de choses, nous avons l’expérience. Au pire des cas, si on maintient cet article au nom de la démocratie, comme cette Constitution a été inspirée du français et traduite en malgache, nous proposons de faire ressortir l’esprit et la culture malgache et proposons comme suit « Le Président nomme le Premier Ministre sur PROPOSITION ou TOLOKEVITRA du parti ou groupe de partis majoritaires, qui n’a pas de connotations d’ordre ou d’obligation au lieu de « PRESENTER OU MANOLOTRA » à la démocratie occidentale ».
Recueillis par Davis R