La peste a longtemps été considérée dans la représentation collective comme étant la maladie de la pauvreté. Avec les 805 cas « officiels » de peste -notamment pulmonaire- qui frappe Madagascar de plein fouet, ce postulat n’est plus valable.
La peste pulmonaire ne s’embarrasse pas de classes sociales, nantis, modestes, ou nécessiteux. La meilleure chose à faire, ou le moins que l’on puisse faire, c’est de se protéger, dans la mesure du possible. Le port du cache-bouche, au moins dans les zones risquées, fait partie des gestes sûrs à adopter selon les médecins. Il vaut mieux prévenir que guérir, sans pour autant tendre vers la panique ou la psychose qui ne sont d’aucune utilité.
Avis scientifique. Un médecin de l’AMIT explique : « Le port de cache-bouche est vraiment recommandé dans les zones à risque et confinées où règne la promiscuité ; tels que les bus, les marchés, les boîtes de nuit et autres lieux de rassemblement. Sont également considérées comme zones à risque les lieux où des cas de peste ont été déclarés ou suspectés, car personne n’est réellement à l’abri de la peste pulmonaire, même en respectant la distance requise de deux mètres. Le masque s’utilise pour six heures au maximum et se change ensuite.»
Dans la pratique. Bien que son utilité soit clamée par les scientifiques, le cache-bouche ne fait pourtant pas l’unanimité du côté de la population, du moins jusqu’à maintenant. Le coût relativement élevé du paquet, 35 000 ariary, n’en est qu’une raison partielle. Ceux qui portent ces masques au quotidien s’exposent aux railleries de ceux qui restent pour le moment insouciants ou « inconscients » des risques qu’ils encourent. Il est vrai que ces masques ne sont ni esthétiques, ni pratiques, encore moins confortables ; mais on n’est jamais trop prudent. Un peu de gêne pour plus de sérénité, ou un laisser-aller relatif qui peut être fatal, le choix revient à tout un chacun.
Luz R.R