La date du 16 mars de l’Assemblée Générale élective de la Confédération Africaine de Football approche à grands pas pour Issa Hayatou, candidat à sa propre succession mais qui affiche une fébrilité inhabituelle dans l’attente du verdict des urnes.
Si ce n’est pas de la panique, Dieu que cela lui ressemble. C’est comme si Issa Hayatou était en train de vivre ses dernières heures au sein de la CAF qu’il préside depuis 30 ans.
Droits TV. Pour des raisons qu’on n’ignore pas, ce protégé de Sepp Blatter a fait savoir qu’il aimerait bien transférer le siège de la CAF du Caire à Addis Abeba. Un revirement qu’on a du mal à expliquer dans la mesure où le luxueux siège a coûté une petite fortune et qu’il serait sage, si on arrive à trouver plusieurs millions de dollars pour la construction d’un nouveau bâtiment à Addis Abéba, de les affecter à d’autres priorités pour le football africain.
Mais si Issa Hayatou persiste dans cette décision, on le sait, inopportune, c’est parce que le torchon brûle entre lui et les Egyptiens depuis que ces derniers ont saisi la justice pour demander des explications sur l’utilisation des droits TV et même sur la manière dont on les a négociés. Une transparence réclamée à juste titre car il s’agit d’une grosse somme d’argent.
Pas de programme cohérent. L’autre fait marquant de la semaine est cette interdiction d’inviter des présidents de fédérations africaines à la fête d’anniversaire du nouveau président du COSAFA, le Dr Phillip Chiyangwa, à Harare.
Une injonction qui n’a aucun fondement sinon le fait d’avoir mis à jour qu’il y a des affinités entre le milliardaire zimbabwéen et certains présidents de fédération en Afrique aux côtés d’Ahmad dont celui de l’Afrique du Sud, Dany Jordan, mais également celui du Ghana et du Nigéria, Amadjou Pinnick. Ce dernier est d’ailleurs l’un des plus actifs pour soutenir Ahmad face à Issa Hayatou et ne se cache pas qu’il a avec lui tout le groupe anglophone.
En clair, le clan anti-Hayatou était au grand complet dans la capitale zimbabwéenne. Enfin presque car pour l’instant, il reste des fédérations qui ne veulent pas encore s’afficher avec Ahmad mais qui ont compris qu’il fallait mettre un terme aux sept mandats d’Issa Hayatou à la tête de la CAF. En 30 ans, en effet, le Camerounais n’a jamais présenté un programme cohérent pour le développement du football en Afrique contrairement à son adversaire du moment.
Ahmad a alors peut-être gagné une bataille mais pas la guerre. Car cette fois encore, Issa hayatou n’hésitera pas à mettre la pression sur certains de ses amis. Des fidèles à qui il a promis monts et merveilles…
Clément RABARY