
La non-publication du calendrier de la prochaine élection présidentielle favorise les suspicions des troubles pré-électorales dans le microcosme politique.
Jean Omer Beriziky, Andrianainarivelo Hajo, Andriamanjato Ny Aina, Bezaza Eliana, Raharisaina Hery, Rabeharisoa Saraha et Ratsimbazafy Francine ont signé hier une déclaration politique commune où ils rappellent que, Madagascar est un Etat de droit et que cet état de droit doit être effectif. Ces personnalités politiques de différents horizons interpellent le gouvernement sur la nécessité de publier le calendrier de la future élection présidentielle et de faire adopter les lois électorales. Ces derniers jours, on ne parle plus des trois projets de loi organique relatifs aux élections et qui ont déjà fait l’objet des consultations menées par le gouvernement. Sur l’organisation de cette élection présidentielle, Jean Omer Beriziky et consorts revendiquent une CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) vraiment indépendante. Ces politiciens lancent ainsi une ferme mise en garde à l’endroit des dirigeants actuels : « Vous êtes entièrement responsables de ce qui pourrait se passer dans le pays. Arrêtez d’infantiliser le peuple. » A noter que depuis la mise en place d’une commission électorale, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation n’a plus ses mots à dire sur l’organisation des élections à Madagascar. Par contre, il lui reste de gérer les réunions politiques publiques durant la campagne électorale, et d’apporter son appui logistique et en personnel à la CENI, notamment au niveau des districts.
Accord politique. Par ailleurs, Jean Omer Beriziky, Andrianainarivelo Hajo, Andriamanjato Ny Aina, Bezaza Eliana, Raharisaina Hery, Rabeharisoa Saraha et Ratsimbazafy Francine disent non à l’impunité et à un éventuel accord politique car, pour eux, Madagascar n’est pas un pays en crise. Ils appellent en même temps tout parti politique, et tout un chacun de penser désormais aux candidats pour qui ils vont voter le moment venu. En tout cas, rien n’est encore précis sur la future élection présidentielle. Le calendrier de ce scrutin n’est pas encore connu. Le nouveau code électoral dont le projet a été déjà élaboré par l’Exécutif n’est pas encore adopté. Certains observateurs dénoncent le fait que tous les préparatifs électoraux sont jusqu’ici régis par le Code de 2012 (Loi organique n° 2012-005), un code jugé défaillant par le parti au pouvoir. De l’autre côté, certains politiciens n’ont pas caché leur méfiance à l’endroit de l’actuelle HCC (Haute Cour Constitutionnelle). Une HCC dont la composition présente selon eux, un déséquilibre en faveur du régime en place. A rappeler que le président de cette plus haute juridiction Jean Eric Rakotoarisoa fait partie des trois membres de l’Institution, désignés par le président de la République.
R. Eugène