
Le Premier ministre a vite rattrapé la bourde commise par un des membres de son gouvernement qui a annoncé à l’étranger, un calendrier électoral qui n’a pas été encore entériné en Conseil des ministres.
Bourde monumentale. C’est ainsi que bon nombre d’observateurs avertis qualifient de l’intervention en direct sur le plateau de la TV5 Monde du ministre des Affaires Etrangères Henry Rabary-Njaka. Intervention au cours de laquelle, le chef de la diplomatie malgache a affirmé que le 1er tour de la prochaine élection présidentielle malgache aura lieu le 24 novembre 2018, et le second tour le 24 décembre 2018. Cette déclaration du ministre des Affaires Etrangères qui n’est ni porte-parole du gouvernement, ni président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), suscitait des polémiques, et provoquait un véritable tollé dans les réseaux sociaux dans la mesure où jusqu’ici, aucun Conseil des Ministres n’a entériné aucun quelconque calendrier électoral. Ce qui est en cours, c’est le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) qui examine en session extraordinaire les trois projets de loi organique sur les élections. Avant-hier, alors qu’il effectuait avec le ministre de la Défense nationale Béni Xavier Rasolofonirina une descente au ministère des Affaires Etrangères pour constater de visu l’avancement des travaux de préparation des Assises de la Coopération Internationale des Collectivités Malagasy et Françaises, le premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier a trouvé une occasion pour redresser la bourde de l’un des membres de son gouvernement.
Au plus tard le 24 septembre. « C’est une analyse d’un citoyen comme les autres. Quoi qu’il en soit, le gouvernement ne peut pas décider du calendrier de la prochaine élection présidentielle sans la proposition de la CENI qui est en charge des préparatifs et de l’organisation de cette élection. Puisqu’il n’y a pas jusqu’à présent cette proposition, le gouvernement ne peut rien faire. D’ailleurs, rien ne nous presse car le délai prescrit par la Constitution (au moins 90 jours avant la date du scrutin) pour la publication de ce calendrier n’est pas encore dépassé. Ce qui nous préoccupe actuellement, c’est l’adoption des lois qui vont régir les prochaines consultations populaires. C’est d’ailleurs l’objet de la session extraordinaire du Parlement qui est en cours à Tsimbazaza et à Anosikely. » Si l’on s’en tient à l’affirmation du chef de la diplomatie malgache sur le plateau de la TV5 Monde, l’actuel président de la République Hery Rajaonarimampianina, s’il sera le candidat du HVM à sa propre succession, devra démissionner de ses fonctions au plus tard le 24 septembre de cette année. L’actuel locataire d’Iavoloha n’aura donc que sept mois à passer à la tête du pays avant cette démission imposée par la Constitution. En tout cas, le mandat du président de la République en exercice expirera le 25 janvier 2019. Celui ou celle qui sera élu (e) à l’issue du scrutin du second tour entrera donc en fonction ce 25 janvier 2019.
R. Eugène