La Direction régionale de l’administration pénitentiaire (DRAP) Alaotra Mangoro a partagé ses expériences sur la technique de basket compost pour la culture du manioc. Cette méthode agroécologique sera mise en œuvre dans les autres DRAP qui bénéficient du soutien des projets ProDiP et Mitsinjo, du programme Fanarenana.
Lors de la récente visite d’échange à Moramanga, les cinq DRAP impliquées dans le programme Fanarenana ont découvert la technique du basket compost pour la culture du manioc. Une méthode très prometteuse pour l’approvisionnement alimentaire des maisons centrales. En effet, le Camp Pénal Ampanihifana à Moramanga a commencé à utiliser le basket compost depuis 2020, avec 400 fosses de 1,50 mètre creusées sur un terrain d’un hectare. Les maniocs obtenus ne sont pas comme les ordinaires, avec un rendement par pied atteignant jusqu’à 30 à 50 kg. « Il s’agit d’une technique améliorée, adaptée aux changements climatiques et respectueuse de l’environnement, basée sur la matière organique. Le manioc a été choisi car c’est l’aliment de base des maisons centrales. L’avantage du basket compost est qu’il permet d’obtenir un aliment sain pour le milieu carcéral. 1600 trous peuvent garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des détenus pour un an », a annoncé le Pasteur Rakotoarivelo Rivoniaina Rado, aumônier de la Maison centrale de Moramanga.
Le personnel pénitentiaire ayant participé à cette visite est convaincu et souhaite essayer cette technique dans leur camp pénal respectif. Cependant, ils ont évoqué des difficultés telles que l’insuffisance de main-d’œuvre et de matériaux, ainsi que des matières organiques, comme l’a souligné Antilahifeno Flavien, agent pénitentiaire et chef du camp pénal Andaloasy Diana. « L’amélioration de la qualité et de la quantité des repas pour les détenus fait partie de la politique générale de l’État. Leur besoin alimentaire représente une part importante des dépenses du ministère de la Justice. Les camps pénaux sont un moyen de réduire les dépenses. Toutes les DRAP devraient essayer d’appliquer cette technique sur une superficie d’au moins 2 hectares. Dans quelques années, cela pourrait garantir l’approvisionnement en nourriture pour toutes les maisons centrales », a noté Ny Aina Andrianoelimanana, directeur de production au Camp pénal. Avec le soutien financier de l’AFD, les projets ProDIP et le Projet Mitsinjo ont pour objectifs de contribuer à l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes détenues. L’ONG Gret avec AgriSud en tant qu’acteur de l’agroecologie et membres du consortium de ProDIP, appuieront les chefs de camps pénaux dans la pratique de cette méthode dans les camps d’intervention à Mananjary, Manakara et Diana.
Manjato Razafy