
L’objectif de cent opérations s’approche. La campagne de réparation de fistule obstétricale dans le Sud lancée par le FNUAP avec le financement de l’État japonais est un franc succès.
«À la veille de la fin de la campagne, nous nous approchons de notre objectif». Ce sont là les propos du Dr Tsivahiny, chef d’établissement auprès du Centre Hospitalier de Référence Régionale (CHRR) Monja Jaona Ambovombe pour faire la situation de la campagne de réparation de fistule obstétricale dans le Sud. En effet, 82 femmes en provenance des régions d’Anosy, d’Androy et d’Atsimo Andrefana ont pu bénéficier d’opérations de réparation durant la campagne qui a commencé le 1er mars 2018 et qui prendra fin ce jour. Le Dr Tsivahiny d’expliquer «qu’environ 100 femmes ont répondu à l’appel. 18 d’entre elles n’ont pas pu être opérées parce qu’elles n’ont pas rempli les critères». La situation constitue une avancée majeure dans la lutte contre la fistule qui nuit à la vie de milliers de femmes et jeunes femmes dans de nombreuses régions du Pays. Surtout dans celles du Sud où la campagne s’est heurtée à des difficultés d’ordre socioculturelles.
Suivis. Une fois les dernières opérations effectuées, les femmes ainsi que leurs accompagnateurs devront rentrer chez eux. Un programme de réinsertion sociale est dans ce cas prévu pour les aider à réintégrer leurs sociétés. Une phase importante visant à les faire comprendre qu’elles – les femmes ex-victimes de fistules obstétricales – ne sont pas des poids pour la société d’un côté. Mais également à effacer le phénomène de marginalisation et d’exclusion sociale dont elles sont victimes, de l’autre. Ce que le Dr Tsivahiny en témoigne selon quoi «la majorité des femmes atteintes de fistule obstétricale sont dans un premier temps exclues par leur communauté. Mais elles s’excluent ensuite et ne participent pas à la vie communautaire après». Mise en place par le ministère de l’Emploi, le programme entend renverser la vapeur en donnant une seconde chance aux femmes qui viennent d’être opérées. Des suivis sanitaires, mais surtout psychosociaux sont également prévus pour une réintégration effective des femmes dans leurs sociétés. 82 femmes pourraient vivre à nouveau comme étant «normales» grâce à la première campagne de lutte contre la fistule obstétricale à Ambovombe. 82 nouvelles vies qui pourraient faire la différence et apporter des changements dans leurs communautés respectives.
José Belalahy