La consommation d’alcool pendant la grossesse expose l’enfant à naître, à de graves troubles de son développement. Le Soroptimist International Club Antananarivo Doyen a organisé une conférence de sensibilisation et de prévention pour informer le grand public sur les dangers associés à ce fléau.
Un danger trop peu connu. C’est ce que l’on peut dire du Syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui est l’effet le plus grave de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Une conférence de sensibilisation et de prévention sur ce syndrome, qui cause des conséquences néfastes sur l’enfant, s’est tenue samedi dernier à Anosy. L’objectif étant de sensibiliser l’assistance sur les risques engendrés par ce fléau. Cette conférence a été assurée par quatre intervenants qui ont partagé leur connaissance et leur compétence en la matière. Il s’agit du Dr Radoniaina Ramahatra, du Dr Koloina Andrianilaina, du Gal Désiré Ramakavelo et d’une représentante du ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme. Cet évènement, organisé par le Soroptimist International Club Antananarivo Doyen en partenariat avec le Soroptimist International de La Réunion Club Région Ouest, entre dans le cadre de la célébration de la journée internationale du SAF. « Nous voudrions qu’il y ait une prise de conscience globale que le SAF est la première cause de retard mental non génétique. Des spécialistes estiment que le risque apparaît dès le premier verre, c’est la raison pour laquelle, pendant la grossesse, il est essentiel de maintenir une abstinence stricte sur la prise d’alcool », suggère Patricia Sam Ming, présidente du Soroptimist International Club Antananarivo Doyen. Elle a également profité de cette occasion pour sensibiliser les futurs pères. « Ils devraient s’abstenir de boire lors d’un projet de procréation. Selon les études faites, si le futur papa boit de l’alcool pendant les trois mois avant la conception, le risque que le futur enfant souffre d’une malformation cardiaque est doublé », a-t-elle souligné.
Conséquences
Madagascar ne dispose pas encore de données pour démontrer l’étendue du Syndrome d’alcoolisation fœtale sur les bébés et les enfants, mais il est nécessaire de signaler qu’il laisse des handicaps irréversibles que l’on peut très bien éviter. C’est un trouble aux conséquences lourdes sur la santé, la vie sociale et professionnelle des enfants touchés. « Les symptômes possibles incluent la dysmorphie cranio-faciale, notamment le raccourcissement des fentes palpébrales, le sillon mal dessiné entre la lèvre supérieure et le nez, ainsi que l’amincissement de la lèvre supérieure. De plus, des troubles de l’apprentissage, des déformations osseuses et articulaires, ainsi que des malformations cardiaques peuvent survenir. En raison d’un manque de connaissances, ces symptômes sont parfois négligés, et leur origine n’est souvent identifiée qu’après une consultation médicale », explique le Dr Radoniaina Ramahatra. L’ensemble de ces signes caractéristiques du SAF s’accompagne d’une évolution particulière pour l’adolescent et l’adulte avec des conséquences sur le fonctionnement cognitif et le comportement social. « Ils sont souvent agités, coléreux et bagarreurs et ont des difficultés à réguler leurs comportements et leurs émotions. Chez les enfants d’âge scolaire, le SAF peut causer des troubles d’apprentissage ou encore des troubles de l’attention et ont une mauvaise estime d’eux-mêmes », selon le Dr Koloina Andrianilaina , psychologue.
Narindra Rakotobe