
Selon les explications des médecins, ce qui rend encore plus difficile la lutte contre le cancer est le fait que les malades du cancer ne consultent généralement les médecins que lorsque la maladie est à un stade avancé.
En 2012, le cancer a été considéré comme la première cause de mortalité dans le monde et les pays en voie de développement sont les plus concernés, selon le Rapport Mondial du Cancer 2014, recueilli par l’Union Malagasy Contre le Cancer, (UMACC). En effet, en 2012, l’on a constaté plus de 8 millions de morts dus au cancer au niveau mondial. En ce qui concerne Madagascar, l’on a rapporté que cette maladie encore considérée comme taboue pour la plupart des malgaches, est responsable de 60% du taux de mortalité. Dans ce sens, selon toujours cette association, les femmes de moins de 45 ans sont les plus vulnérables et la plupart d’entre elles sont à un stade avancé de la maladie. Malheureusement les traitements demeurent trop coûteux pour les Malgaches, si la maladie est confirmée. Rien que pour le dépistage, les dépenses sont déjà importantes. En fait, pour faire un scanner, il faut payer 250 000 Ar, et 800 000 Ar pour la résonance magnétique nucléaire. «Donc, au total, il faudrait trouver dans les 1 200 000 Ar rien que pour dépister la maladie. Et je ne pense pas que tous les malgaches soient capables de fournir tout cet argent», affirme le Pr. Alain Tehindrazanarivelo, du Service de Neurologie du CHU-Befelantanana. Une fois arrivé aux traitements, d’après les affirmations du Dr. Claudia Allegri, Vice-présidente de l’UMACC, il faudrait préparer et dépenser au moins aux alentours de 10 millions d’Ariary par patient. Pour espérer des résultats, il faudrait effectuer entre 6 et 10 cures de chimiothérapie, alors qu’une seule d’entre elles coûte aux environs de 1 million d’Ariary. Ce qui fait des énormes sommes d’argent à dépenser depuis le dépistage jusqu’aux traitements. C’est donc normal que la plupart des cancéreux essayent de trouver d’autres moyens pour contourner les traitements offerts par la médecine occidentale.
Plaidoyer. A noter que la journée mondiale de la lutte contre le cancer a été célébrée hier. Et c’est effectivement la date choisie par l’UMACC pour officialiser sa constitution et sa mise en place à Madagascar. Dans ce sens, celle-ci, présidée par Dinamalala Rajaobelison, a donné une conférence de presse hier, à l’hôtel Tana Plazza Analakely. Une occasion pour la présidente d’évoquer la nécessité de faire un plaidoyer auprès des dirigeants et des bailleurs de fonds, afin que ces derniers puissent enfin accorder une meilleure place à la lutte contre le cancer à Madagascar. Dans ce sens, l’UMACC évoque le besoin de mettre en place des solutions qu’elle juge pratiques, permettant de lutter contre ce fléau, notamment la révision du plan national de lutte contre la maladie pour le pays, la mise en place d’un programme de sensibilisation et de dépistage, et enfin, la présentation de vaccination. Ainsi, les missions de l’UMACC pendant les années à venir s’alignent avec ses solutions, par les sensibilisations, les dépistages, et la mise en place d’un programme d’accompagnement, dont l’objectif est d’apporter sa contribution dans la grande lutte contre le cancer à Madagascar.
Arnaud R.