À quelques jours de la proclamation des résultats officiels des législatives du 29 mai par la HCC, les candidats de l’opposition insistent sur l’existence d’irrégularités qui peuvent entacher le scrutin.
Élections truffées de fraudes
Une fois de plus, les candidats de la plateforme Firaisankina, principale force de l’opposition, sont montés au créneau afin de dévoiler au grand jour toutes les manigances et les manœuvres frauduleuses concoctées par les candidats de l’administration durant la période préélectorale mais surtout pendant le jour du scrutin. Hier, au moins 30 candidats des 60 districts où le Firaisankina était présent ont tenu une conférence de presse à l’Hôtel Panorama, Andrainarivo. « Dans certains districts, les candidats du Firaisankina sont en bonne position, selon les résultats provisoires de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), mais cela ne nous empêche pas de dénoncer qu’il s’agit des pires élections que le pays ait jamais connues et que les fraudes et les irrégularités ont atteint une importance sans pareil », a fait noter Hanitra Razafimanantsoa lors de sa prise de parole tout en invitant la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) à travailler dans la sérénité et à ne pas céder aux pressions.
Inédit
« Les candidats du Firaisankina n’ont pas la possibilité de perpétrer des fraudes car ils n’ont pas le pouvoir de nommer les membres des bureaux de vote, les membres des SRMV, les délégués de districts ou encore les chefs de districts », se défendait la candidate du Firaisankina du Ier arrondissement de la capitale, avant de préciser que cela est du ressort de l’Etat. En effet, les requêtes qui se trouvent entre les mains des juges de la HCC proviennent de tous bords. Même les candidats du pouvoir, surtout ceux qui se trouvent en mauvaise position, ont crié aux voleurs en accusant les candidats du Firaisankina de fraudes électorales. Un fait inédit. Les candidats du Firaisankina attirent par contre l’attention sur « l’utilisation des agents de l’Etat mais encore les prérogatives de la puissance publique afin d’aider les candidats du pouvoir durant la période de campagne mais aussi et surtout pendant le jour du scrutin ». Ils appellent ainsi la communauté internationale à suivre de près cette situation.
Troubles
Les candidats de l’opposition ont également voulu mettre les choses au clair concernant la mise en place des comités pour la protection du choix des électeurs ou KMSB dans tous les districts. Selon les explications, la mise en place de cette structure répond à un seul objectif. C’est le respect des verdicts des urnes. « Il ne s’agit pas d’un outil afin de fomenter des troubles, contrairement à c’est qu’on essaye de faire croire à la population », a soutenu Me Hanitra Razafimanantsoa en voulant répondre indirectement au discours du président Andry Rajoelina, ce samedi à Toamasina, qui a mis en garde contre toute velléité à fomenter des troubles. En tout cas, les candidats du Firaisankina ne veulent pas se laisser faire. Quoi qu’il en soit, en exhortant la HCC à ne pas céder aux pressions, ils émettent eux-mêmes des pressions sur les 9 juges constitutionnels.
Julien R.