Le Président de la République Hery Rajaonarimampianina et sa délégation ont fait le déplacement à Singapour par un vol régulier d’Air Mauritius. Le moyen certainement le plus économique pour ce genre de voyage, mais qui n’est pas forcément le plus efficace dans la mesure où la délégation officielle est obligée de se caler sur les horaires de la compagnie aérienne utilisée.
Caprices et lubies
En tout cas, ce nième déplacement présidentiel à l’extérieur, remet sur le tapis, la question de l’utilité ou non d’un avion présidentiel. Marc Ravalomanana a connu la mauvaise expérience puisque l’achat du fameux Air Force One figurait parmi les sujets de critiques qui ont entraîné sa chute. En tout cas, dans les pays développés, la possession d’un avion pour un Président ne pose aucun problème. Barack Obama par exemple a ses deux Air Force One sans que l’opinion publique américaine s’en indigne. Par contre, en Afrique les avions présidentiels sont sujets à polémique dans la mesure où ils sont assimilés à des caprices et des lubies de certains présidents africains en mal de sensation forte. Rien qu’à lui seul, le Tchadien Idriss Déby jouit par exemple de quatre avions : un Boeing Business Jet, un Gulfstream II, un Beechcraft 1900 et un Fokker. Le Président sud-africain Jacob Zuma avait également subi la foudre des critiques de l’Opposition quand il a décidé d’acquérir en 2015, un joyau de 250 millions d’euros capable de transporter 30 passagers et effectuer plus de 13.000 km sans ravitaillement et disposant également d’une salle de conférence, d’une chambre à coucher et d’une salle de bain. Au Mali, le FMI s’était déclaré préoccupé par l’acquisition par le gouvernement malien d’un luxueux Jet de 28 millions d’euros alors que le pays vit dans la pauvreté et lutte contre le terrorisme. Toute proportion gardée, le Président malgache qui emprunte à certains des lignes régulières est un des moins nantis en Afrique en matière d’avion présidentiel. Il est vrai qu’en raison de la pauvreté absolue dans laquelle vit la grande majorité de la population malgache, le Président ne peut pas encore s’offrir ces caprices et lubies.
R.Edmond.
