
Le coronavirus frappe également de plein fouet le secteur pétrolier. Mais dans un avenir proche, les consommateurs pourront souffler, car les prix à la pompe vont probablement baisser.
La distribution de carburants figure parmi les secteurs particulièrement frappés par la crise sanitaire mondiale du coronavirus. Sur le plan mondial, les cours du brut sont en chute libre et sur le plan local, on assiste à une baisse vertigineuse des ventes dans les stations-services.
Morose. R.M est désemparé. Gérant d’une station service depuis de nombreuses années, il n’a jamais connu une situation pareille dans sa carrière : une baisse de 90% du volume des ventes journalières. « On arrive à peine à écouler le dixième de notre capacité normale » explique-t-il. Habitué à vendre entre 2 000 litres et 3 000 litres par jour, il arrive à peine à écouler entre 100 litres et 200 litres en cette période de confinement durant laquelle l’après-midi la vente est pratiquement nulle. En effet à partir de midi, rares sont les voitures qui circulent. En tout cas, avec cette baisse de 90% des ventes, l’avenir s’annonce morose pour les stations-services, dont les boutiques sont aussi pour la plupart fermées. « Si cette situation persiste, on sera peut être amenés à prendre des mesures comme la compression du personnel » poursuit R.M, qui espère par ailleurs un appui de l’administration.
Tendance mondiale. Un avenir sombre en somme pour le secteur pétrolier. Du moins dans l’immédiat, puisqu’à moyen terme, la situation peut tourner à l’avantage des consommateurs. En effet, avec une baisse très importante des cours du brut qui tournent actuellement autour des 20 dollars le baril, les prix à la pompe vont probablement baisser dans les deux mois qui viennent. Faut-il en effet préciser que la détermination des prix à la pompe se fait notamment sur la base de la moyenne des cours du brut sur une période de deux mois. Or, avec la tendance actuelle, ces cours vont encore rester à des niveaux très bas. Non seulement parce que l’économie mondiale continue d’être à l’arrêt, mais également parce que les stocks mondiaux de pétrole vont augmenter. Des spécialistes du secteur pétrolier parlent même actuellement d’une saturation des capacités de stockage mondiales. En ce qui concerne les cours de change, qui sont l’autre facteur d’évolution des prix à la pompe, on assiste actuellement à une dépréciation de l’ariary par rapport au dollar, qui est la devise de référence du marché pétrolier mondial. Mais cette dépréciation de l’ariary par rapport au billet vert ne suffira pas à bloquer cette possible baisse des prix à la pompe. En effet, il s’agit ici d’une tendance mondiale puisqu’en France par exemple, le litre de sans plomb est maintenant à 1,30 euros, soit à 25 centimes de moins qu’en janvier.
Recueillis par R.Edmond