
Les stocks de carburant suffisent encore pour approvisionner la Capitale pendant les huit prochains jours, selon le ministre Vonjy Andriamanga. La surconsommation est le motif qu’il a avancé pour expliquer les ruptures de stocks dans les stations-services.
Longues files d’attente au niveau des stations-services, qui sont restées ouvertes hier. A bout de nerf, les consommateurs commencent à se disputer entre eux, pour être servis en premier. C’était le cas à Antanimena, bien que les pompistes, appuyés par les forces de l’ordre, essaient d’imposer une bonne organisation pour la distribution. Comme à l’accoutumée, les motos et les scooters arrivent à se faufiler entre les véhicules pour arriver en premier. « Nous n’avons pas fait la queue hier, en espérant que la situation revienne à la normale. Si effectivement, tout le monde a fait le plein, pourquoi les stations-services sont encore en rupture de stock aujourd’hui ? La plupart d’entre elles n’ouvrent même pas, certainement car elles n’ont plus rien à vendre à la pompe. Je suis passé devant cinq stations avant d’arriver ici. Il y a beaucoup de monde et je ne sais même pas s’il restera de l’essence, lorsque mon tour viendra », nous a confié Nary R., un automobiliste que nous avons questionné hier à Ankorondrano. En effet, les consommateurs se posent encore des questions sur l’exactitude des informations fournies par l’OMH (Office malgache des hydrocarbures) et le Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures.
Retour à la normale. Pour les entreprises, la situation est embêtante, à cause de la perte de temps. « Nous entreprenons dans le commerce et nous avons des marchandises à livrer tous les jours. Nous n’avons qu’un véhicule de livraison, qui a déjà du mal à assurer tout seul. Aujourd’hui, le chauffeur est obligé de consacrer plusieurs heures pour essayer de faire le plein avant de reprendre son travail. Nos clients comprennent la situation et acceptent les retards, mais cela nous crée quand même du tort », a indiqué un chef d’entreprise, qui a tenu à garder son anonymat. Bref, les impacts de ces ruptures de stocks sont considérables. Cependant, hier dans la soirée, les fils d’attente au niveau des stations-services ouvertes ont commencé à se raccourcir. Si le matin, certains pompistes ont limité les achats des consommateurs, ils ont commencé à laisser les automobilistes faire le plein, en fin d’après-midi. Pour le ministère de tutelle et l’OMH, la psychose, créée le weekend dernier sur les réseaux sociaux, émane des individus mal intentionnés. D’après leurs propos, les stocks existants suffisent pour couvrir les besoins des consommateurs sur tout le territoire national, notamment à Antananarivo.
Antsa R.