Une étape de plus de franchie dans les relations entre Madagascar et le Fonds Monétaire International. Ce bailleur a achevé la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et renouvelle sa disposition à appuyer les autorités malgaches dans leurs efforts pour le redressement économique.
En approuvant le dossier Madagascar, le FMI donne en effet le feu vert au déblocage de 32,6 millions de dollars d’aide budgétaire.
Contexte défavorable
Une bouffée d’oxygène de plus donc pour l’économie malgache qui continue d’être asphyxiée par un contexte international défavorable. « Dans un environnement mondial défavorable et à la suite d’une série de chocs climatiques, la performance de Madagascar dans le cadre du programme appuyé par le FMI a été mitigée », a notamment déclaré Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et présidente par intérim, à l’issue des discussions. Le FMI encourage les autorités à poursuivre les réformes structurelles. Parmi les secteurs qui font l’objet d’une attention particulière du Fonds figurent les pétroliers, notamment les prix en vigueur. Le FMI souhaite dans ses conclusions que Madagascar avance davantage dans l’application de la vérité des prix. « À l’avenir, la mise en œuvre intégrale de l’accord conclu avec les distributeurs de pétrole en décembre 2022 et la mise en œuvre progressive d’un mécanisme automatique de fixation des prix du carburant contribueraient à atténuer les risques budgétaires », annonce le FMI dans son communiqué. Il reste à savoir si le gouvernement ira dans le sens d’une possible augmentation des prix à la pompe surtout en cette période électorale à haut risque politique.
Programmes sociaux
Quoiqu’il en soit, le FMI propose des solutions pour les ménages les plus vulnérables à travers des programmes d’appuis sociaux. « Le renforcement des filets de sécurité sociale pour protéger les ménages les plus vulnérables et le renforcement de la résilience aux chocs climatiques sont des étapes importantes. » selon toujours le Fonds qui souhaite par ailleurs la réduction des transferts budgétaires. « Le rétablissement de la situation financière des entreprises publiques et l’amélioration de leur gouvernance sont essentiels pour réduire le besoin de transferts budgétaires ». Une manière en quelque sorte de pointer du doigt la JIRAMA qui, en raison des subventions, continue d’être un gouffre financier. Dans tous les cas, le FMI table sur une meilleure performance pour l’année en cours. « L’assainissement budgétaire progressif prévu dans le budget 2023 est approprié. L’identification de mesures de politique fiscale adéquates, telles que la rationalisation des exonérations fiscales, sera essentielle pour créer plus d’espace budgétaire pour les dépenses sociales et l’investissement public ».
R.Edmond.