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mardi, novembre 11, 2025
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Carburants : Nécessité d’un système de contrôle pour lutter contre la contrebande

Le marquage est la solution idéale pour une meilleure gestion du marché de l’hydrocarbure.

Les lourdes pertes endurées par la Jirama dans la gestion de ses carburants, continuent de nourrir les discussions, surtout dans le milieu économique.

On rappelle que, la semaine dernière, la presse locale a largement relayé le rapport public de la Cour des comptes, faisant état de 734 millions d’ariary de pertes au sein de la Jirama, liées à l’absence d’un système adéquat de gestion des flux de carburants au sein de cette société d’État.

Contrebande de carburants

En réalité, cette problématique dépasse le seul cadre de la Jirama. Selon une source au sein de l’administration douanière à Madagascar comme dans plusieurs pays d’Afrique, c’est l’ensemble du processus d’importation pétrolière qui reste exposé au phénomène de contrebande de carburants, facilité par l’absence de systèmes de contrôle efficaces. Dans de nombreux pays africains, ce phénomène figure parmi les facteurs qui ruinent les finances publiques. Certaines statistiques évoquent plusieurs milliards de dollars de pertes fiscales liées aux fraudes, trafics et vols d’hydrocarbures sur le continent. Au Cameroun, par exemple, la contrebande coûtait environ 60 milliards de francs CFA par an avant l’implémentation du système de contrôle. Les autorités ghanéennes estiment à 19 millions de litres les carburants non déclarés sur une période de deux mois, lorsque le système n’existait pas encore. À Madagascar, rien que pour la Jirama, les pertes annoncées par la Cour des comptes s’élèvent à 700 millions d’ariary — sans compter les autres cas encore non déclarés ou non détectés.

Appui technique du FMI

Un phénomène qui, en tout cas, n’était pas inconnu des autorités nationales qui se sont succédé. C’est ainsi que, depuis 2023, l’ancien gouvernement a lancé un projet de traçabilité des produits pétroliers, visant à doter la douane d’un dispositif de contrôle a priori et a posteriori afin de contenir les risques liés à l’importation et à la distribution des produits pétroliers. Ce projet a bénéficié d’un appui technique du Fonds monétaire international (FMI), qui a notamment recommandé de mesurer les quantités d’hydrocarbures entrant et sortant des cuves au moyen de compteurs régulièrement calibrés par un organisme indépendant. Parmi les conditions préalables à la mise en œuvre du projet figurait l’adoption d’un arrêté ministériel instituant un système d’authentification, de certification et de traçabilité reposant sur un marquage moléculaire des produits pétroliers. Selon nos informations, cette démarche n’a pas encore abouti à ce jour.

Acteur américain

Par ailleurs, le processus de recrutement d’un prestataire chargé de mettre en place ce système de traçabilité a déjà été effectué. Selon nos informations, ce dispositif devrait être opéré en partenariat avec un acteur américain clé de l’industrie du marquage, déjà présent dans plusieurs pays africains. Les observateurs économiques estiment, en tout cas, que la relance et l’opérationnalisation de cet outil de traçabilité devraient figurer parmi les priorités du régime actuel qui, dans le cadre de sa marche vers la refondation, se distingue par sa volonté de transparence et de lutte contre la corruption et les fraudes, portée aussi par la volonté d’améliorer la performance économique.

R.Edmond.

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