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dimanche, septembre 8, 2024
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Carnage à Ikongo : Condamnation unanime de l’opposition

Marc Ravalomanana et Rivo Rakotovao, deux leaders de l’opposition.

Comme il fallait s’y attendre, les réactions des opposants ne se sont pas faits attendre après les accrochages à Ikongo. La majorité présidentielle, quant à elle, se mure dans le silence.

Il est parmi les premiers politiciens à avoir réagi après que l’évènement ait éclaté. Le nombre de victimes des balles des forces de l’ordre dépassent les dizaines de personnes à Ikongo. Marc Ravalomanana, quant à lui, parle d’une « tuerie » et « condamne » les faits. Une réaction attendue de la part de ce leader de l’opposition qui soutient que « l’Etat doit protéger la population et ses biens quelles que soient les circonstances ». Derrière ces phrases, l’opposant insinue une accusation étant donné la version soutenue par les autorités derrière cette affaire qui fait beaucoup de bruits. Le commandement de la gendarmerie, qui tente d’apaiser les esprits, assume les faits et soutient un cas de « légitime défense » pour justifier les tirs qui font tomber des vies parmi les civils à Ikongo. « Des vies qui sont sacrées », selon le président de la République.

Vie humaine. Il s’agit d’une « attaque de caserne » martèle la gendarmerie qui « oblige » ses éléments à ouvrir le feu « après trois sommations ». Pourtant, Andry Rajoelina, depuis son voyage en France, regrette « les tirs qui ont fait perdre des dizaines de vies ». Les arguments avancés par le sommet du commandement de la gendarmerie ne font pas, en effet, l’unanimité dans d’autres sphères politiques. Les opposants, qui ne tardent pas à sortir leurs griffes, apprécient l’événement différemment. Ils aiguisent les angles que la gendarmerie tente d’arrondir. Le coordonnateur national du parti Hery Vaovao ho an’i Madagasikara, Rivo Rakotovao, parle d’« actes brutaux » et soutient que les « actes visant à interrompre une vie humaine quel qu’en soient les circonstances et les causes sont intolérables. La vie humaine est si sacrée dans la culture malgache », a-t-il évoqué dans un communiqué publié hier.

Manquement. La gendarmerie persiste et signe. « L’assaut contre une caserne est illégal » et les procédures pour repousser toute velléité à agir dans ce sens auraient déjà été appliquées pour le cas Ikongo, martèle le commandement de la gendarmerie. Pourtant, les éléments de la gendarmerie ont eu à faire à des civils qui « réclament justice face aux prétendus auteurs de kidnapping d’enfants albinos », selon Fetison Rakoto Andrianirina, président national du parti Rassemblement pour une démocratie sociale. À cet effet, « le recours à la légitime défense ne devrait pas, et en aucun cas, servir de prétexte à tout manquement à toute responsabilité de la part des forces de sécurité », soutient-il. Et « la légitime défense devrait tenir compte de la proportion des armes du camp d’en face », martèle Hanitra Razafimanantsoa, avocate de carrière, et députée de l’opposition. 

Enquête approfondie. Les « responsables » de ce carnage seront traqués, a promis le Chef de l’Etat. Il a affirmé qu’une « enquête sera ouverte pour faire la lumière » dans cette affaire. Une option qui est soutenue dans le camp de l’opposition. Le parti HVM « réclame avec véhémence l’ouverture d’une enquête approfondie » déclare Rivo Rakotovao. Au niveau du gouvernement, le commandement de la gendarmerie a annoncé, hier, sur sa page Facebook qu’une « enquête est déjà en cours » dans le cadre de cette affaire. Mais aucun détail n’est pourtant rendu public sur les tenants et aboutissants de cette « enquête » annoncée par le Toby Ratsimandrava. Hier, le commandement de la gendarmerie a affirmé que « 19 personnes » ont péri sous les balles des forces de l’ordre à Ikongo. 

Rija R. 

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7 Commentaires

  1. La gendarmerie, par peur de lynchage, aurait dû transférer dans un autre lieu, méconnus par le public, les prétendus kidnappeurs pour éviter l’affrontement avec le fokonolona. Ici, les gendarmes censés protéger la population ont tué cette dernière. Quelle honte!!!!!

  2. Ici, les opposants disent que « la vie humaine est sacrée selon la culture malgache ». Ce n’est pas uniquement en culture malgache mais une vie est toujours précieuse de par le monde et les malgaches disent: « aleo maty rahampitso toy izay maty androany. » Une des expériences vecues par la population malgache depuis 1972, c’est qu’il y a une perte de valeur continuelle en matière de droit de l’homme et respect de vie. Ce qui me gène avec les politiciens c’est qu’ils prennent toujours en otage la vie des malgaches pour assouvir leur soif de pouvoir.

    • L’opposition est dans son rôle même si on ne partage pas leurs convictions politiques . C’ est le B-A BA d’une république saine et d’une démocratie qui fonctionne . Sauf si vous épousez l’autocratie du mégalomane et mythomane en apprenti BOKASSA …

  3. La banalisation et impunité récurrentes d’actes sanglants sur l’ensemble du territoire , dans les villages , au nez et à la barbe des autorités et du champion de l’industrialisation, aux portes de la capitale, la ville des Milles .
    La sanctuarisation et l’assumation de la corruption systématique, compulsive, à tous les étages .
    Une gendarmerie occupée essentiellement à protéger le pouvoir au mépris de ses fonctions et missions , toujours en retard sur les malfaiteurs qu’elle réduit sommairement au silence définitif à l’occasion , et fière de ses résultats insuffisants , voire inexistants eu égard au désarroi des populations vulnérables .
    Faut-il en rajouter !?
    Une population majoritairement rurale de plus en plus pauvre chaque jour , quelque soit le parti politique et/ou président de la République au pouvoir . Un pays bientôt major de promotion de la misère, de la pauvreté , de la barbarie , et de la sécession des gouvernants heureux , toujours souriants , replets , d’avec les gouvernés attelés jours et nuits à la recherche désespérée des premiers moyens d’existence , de nourriture souvent .
    Faut-il en rajouter !?
    L’image trop réelle du pays du champion de l’industrialisation et aux milliers de généraux…de caserne .

  4. Etre juge et partie en pareille circonstance n’est qu’une façon de se mettre au diapason du spectre de la violence.
    Ajouter de la violence à la violence – fusse-t elle sous forme déclamatoire, verbale, obsessionnelle, politique, opportuniste, acharnée, entriste … etc.- est la pratique paradoxale de l exercice de la politique engagée dans le pays.
    Toutes vies – de n’importent quel bord qu’elles soient issues- méritent sacral respect.
    Si à ces mélis- melos viennent s’ajouter spéculations, procès d’intention, manipulations, provocations et autres supputations ; alors,
    Les racines de la violence , qui est le mal ,risquent fort de se muer en forme tentaculaire.
    L’homme a son savoir : savoir-garder raison !!!

    • Du charabia grotesque se résumant à des logorrhées débiles et saoulantes ! Bref des argumentaires de non-sens noyant le poisson de la part d’un faux-cul salarié du régime !

  5. Qui est a la tete de la caserne? Levelo a été le plus grand criminelle le plus célèbre d’ikongo dans les années 90 et pourtant aucun carnage de la sorte n’a eu lieu…
    Il y a forcément une raison précise à tout ceci… aucune condamnation forte des pays « amis » car nous les avons perdus…

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