
La protection de ce site localisé dans l’aire protégée de Tsitongambarika s’impose car il assure l’approvisionnement en eau dans la partie Sud de Madagascar.
La forêt naturelle de Tsitongambarika est réputée pour l’endémicité de sa biodiversité composée, entre autres, de lémuriens, de reptiles et d’oiseaux dont 80% se trouvent uniquement à Madagascar. Cette forêt humide constitue un site clé pour la conservation de la biodiversité. En plus de permettre le le stockage de carbone, la prévention de l’érosion des sols, et l’atténuation des impacts du changement climatique, cette aire protégée procure des ressources en eau, permettant d’approvisionner la partie sud de la Grande île.
Pressions intensifiées. La forêt de Tsitongambarika abrite la cascade de Manatantely, située dans la commune rurale de Soanierana, dans le district de Taolagnaro. Cette ressource en eau est pourtant menacée et risque de se tarir en raison des fortes activités humaines. On peut citer, entre autres, les cultures sur brûlis, le défrichement et la production de charbon. Celles-ci se sont intensifiées au cours de ces dernières années et particulièrement depuis la crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19. Face à cet état de fait, une délégation conduite par le ministre en charge de l’Environnement et du Développement Durable, Baomiavotse Raharinirina, et le ministre en charge de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, Voahary Rakotovelomanantsoa, s’est rendue sur le terrain pour constater de visu la réalité.
Stratégie adoptée. Les deux départements ministériels se sont ainsi concertés afin de trouver une solution à court terme qui protègera et sauvera cette cascade de Manatantely. Une rencontre avec les gestionnaires de cette aire protégée de Tsitongambarika, tels qu’ASITY et Domaine de la cascade de Manatantely ainsi que les communautés locales, a ainsi eu lieu. A l’issue de cette concertation, une stratégie permettant de promouvoir le développement local tout en préservant les ressources naturelles, a été adoptée par toutes les parties prenantes. A titre d’illustration, des actions de reboisement seront prévues. La valorisation des filières porteuses comme la vanille et les baies roses, ainsi que la promotion des activités génératrices de revenus au profit des communautés locales, sont également de mise, sans oublier le renforcement de la sensibilisation des villageois en matière d’éducation environnementale. Par ailleurs, des gendarmes sont mobilisés pour assurer les patrouilles afin de sécuriser cette aire protégée contre la déforestation et les feux de brousse.
Navalona R.