L

e danger est lié non seulement à la montée des eaux et aux inondations, mais est aussi politique.
En effet, l’efficacité et la crédibilité des tenants du pouvoir sont en jeu face aux dégâts laissés par les intempéries de ces derniers temps. Un test grandeur nature pour confirmer le sens du leadership du président Andry Rajoelina et du Premier ministre Christian Ntsay. Plusieurs milliers de sinistrés et 35 communes faisant face à un danger imminent à Antananarivo. L’eau commence à monter également à Toamasina et dans la partie Nord du pays. Mais à l’allure où vont les choses, le pire reste à venir avec la Route nationale numéro 2 complètement coupée à la circulation. Suite aux pluies diluviennes de samedi soir, plusieurs éboulements et glissements de terrain sont constatés à Mandraka, des éboulements également à Marovoalavo PK 158, PK 162+700 et PK 163+200 ; la montée des eaux au dessus de la chaussée à Manjakandriana et à l’entrée de Moramanga ; ainsi qu’une brèche à l’entrée de la ville de Moramanga.
Opérationnel. Nul n’ignore que l’approvisionnement de la capitale dépend essentiellement de cet axe RN2. Cette situation risque de provoquer une hausse des prix des PPN et un problème de ravitaillement de carburants à Antananarivo. Ce genre de situation a toujours favorisé les profiteurs et les spéculateurs. En tout cas, depuis hier, l’équipe du ministère des Travaux publics est à pied d’œuvre pour pallier les dégâts et faire en sorte que la RN2 puisse être opérationnelle dans les plus brefs délais. Cet axe de route est coupé aux taxis-brousse et aux transports en commun. Pour sa part, le président Andry Rajoelina est attendu au tournant par ses adversaires politiques et ses détracteurs. Même si les inondations sont des catastrophes naturelles et non pas le fruit de l’incompétence ni des mauvaises décisions des dirigeants, tous les problèmes sont mis sur leur dos. Pour éviter que la gestion de ce cataclysme naturel ne porte atteinte à sa crédibilité et ne freine la vitesse du TGV, tous les responsables, à tous les niveaux, doivent assumer pleinement leurs responsabilités.
Coordination. Quoiqu’il en soit, le régime est au pied de guerre face aux dégâts laissés par ces intempéries. Samedi dernier, le président Andry Rajoelina a encore dirigé une réunion de crise au stade Barea Mahamasina. Une occasion de distribuer les tâches et de mettre en place une bonne coordination. Le BNGRC est chargé de la coordination et le chef de l’État exige l’implication de tous les ministères. Il aura donc fallu la descente du chef de l’Etat au site d’hébergement des sinistrés au gymnase couvert de Mahamasina pour pouvoir apporter des solutions aux problèmes d’infrastructures et d’hygiène qui existent au niveau de ce site.
Conditions d’accueil. Le chef de l’État a pris la décision d’ouvrir les sous-gradins du stade Barea pour accueillir les sinistrés au niveau du 4è Arrondissement où l’on compte actuellement 3 248 personnes issus de 8 fokontany. Sur instructions du président de la République, ces derniers vont être déplacés dans les sous-gradins d’ici peu. Les conditions d’accueil étaient particulièrement mauvaises au niveau du gymnase de Mahamasina, avec un toit qui fuit et des toilettes en piteux état. L’équipe du Gouvernorat d’Analamanga est à pied d’œuvre depuis samedi soir pour préparer le nouveau site. » Le Stade Barea est non seulement le stade de la solidarité mais aussi celui de l’entraide « , a déclaré le président Andry Rajoelina. Il a aussi demandé à tous les responsables d’améliorer les protocoles d’accueil au niveau des sites d’hébergement des sinistrés.
Davis R