Madagascar n’est pas en reste dans les grands rendez-vous économiques mondiaux. Sur le plan continental notamment, le pays a été représenté à l’édition 2024 du Caucus africain qui s’est déroulé à Abuja (Nigéria) du 1er au 3 août dernier.
Un événement qui arrive à point nommé en ce moment où le président de la République, Andry Rajoelina, affiche une volonté de renforcer les relations de Madagascar avec l’Afrique avec notamment sa récente tournée africaine.
Capitale
Placé sous le thème : « La facilitation du commerce interafricain, catalyseur du développement en Afrique » ce forum est en effet chargé d’organiser et de formuler des stratégies présentant un intérêt général pour l’Afrique. Représenté par la ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, et le gouverneur de la Banque Centrale, Aivo Andrianarivelo, Madagascar a ainsi affiché sa détermination d’être partie prenante à 100% au processus de facilitation des échanges économiques et commerciaux entre pays africains. « La participation à l’intégration régionale africaine est capitale », a expliqué la ministre Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison. Une intégration régionale qui nécessite toutefois le développement des infrastructures de transports entre les pays membres des communautés économiques régionales comme la SADC et le COMESA. La ministre a principalement cité le cas du déplacement entre Madagascar et le Nigéria qui, faute de vol direct, nécessite au moins deux escales. La circulation des biens et services s’avère également difficile. Le Caucus africain a été, en tout cas, l’occasion de discuter de la meilleure façon pour parvenir à la mise en œuvre d’une stratégie d’intégration régionale efficace en Afrique.
PAPSS
Il a été également question, durant ce Forum, de discuter à renforcer les écosystèmes de paiement interafricain pour un développement intégré notamment à travers le Système de paiement et de règlement panafricain (PAPSS), une nouvelle initiative de paiement instantané. En effet, par le passé, les règlements en Afrique exigeaient une troisième devise, tels que le dollar, l’euro ou la livre sterling, puisque 48% de tous les paiements bancaires impliquent des créanciers étrangers. Or, l’utilisation de ces devises tierce rallonge la durée des transactions mais coûte également cher et a, par exemple, entraîné, pour les pays africains, 5 milliards de dollars de perte de change en un an. Pour le moment, le Caucus africain se fixe comme objectif de faciliter le règlement en temps réel des échanges et des paiements intra-africains, en monnaies africaines, sur l’ensemble du continent. Ainsi, en réunissant les banques centrales de toute l’Afrique, le PAPSS cherche à résoudre les problèmes que rencontrent les entreprises et les particuliers africains pour accéder à des services de paiement transfrontaliers efficaces et rentables. Sur le plan national, Madagascar a déjà pris un certain nombre de dispositifs, pour ne citer, entre autres, la récente mise à jour de l’infrastructure du système national de paiement, avec l’appui de la Banque mondiale par le biais du Projet d’inclusion financière de Madagascar, pour favoriser l’adoption de la finance numérique en facilitant les transactions entre les comptes de différentes institutions financières, puis en promouvant les paiements électroniques.
Lumière
Mais l’un des résultats positifs obtenus par la délégation malgache au cours de ce Caucus africain concerne le secteur énergétique. En effet, Madagascar va bénéficier de la Mission 300, une initiative de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD) visant à électrifier 300 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030. Pour soutenir cette mission, le groupe de travail conjoint des deux bailleurs propose de créer un mécanisme d’assistance technique de 75 à 100 millions de dollars. Cette facilité est conçue pour être flexible, facilitant le déploiement rapide et efficace des fonds publics des gouvernements, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement tout en activant le financement du secteur privé pour les programmes d’électrification en Afrique. Madagascar figure parmi les 12 pays pilotes pour la première phase de la Mission 300. De la lumière en perspective pour des ménages malgaches.
R.Edmond.