« Au-delà de la journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre, parler de handicap et agir en faveur des droits des personnes handicapées est un travail de longue haleine qu’il faut accomplir de manière continue », soutient la CBM.
Deux semaines particulièrement significatives pour les personnes handicapées, du 29 novembre au 17 décembre dernier. Sur une initiative de la CBM ou Christoffel Blind Mission, elles ont pu bénéficier d’espaces d’expression dans les médias. Une manière pour ces personnes vivant avec un handicap, de communiquer sur leur véritable situation, leurs capacités à participer à la vie publique, à poursuivre des études, à exercer divers métiers, à fonder une famille et à prendre soin de leurs progénitures, et surtout, sur leur capacité à être des acteurs et partenaires du développement du pays. Bref, à être des individus et des citoyens comme les autres.
Pérennisation. La CBM a relevé le défi de démontrer à travers divers témoignages dans les médias, que les personnes handicapées ont des choses à apporter à la société. « Contrairement aux idées reçues et aux appréhensions, le public a pu constater à travers ces deux semaines que des personnes handicapées sont même plus capables que des citoyens dits « valides » à apporter leur contribution dans le redressement de notre pays », explique Ely Rabemiarana, représentante résidente de la CBM à Madagascar. Cette organisation, présente à Madagascar depuis plus de 30 ans, œuvre en faveur de l’amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées. Son soutien aux fédérations et plates-formes d’associations ou de groupements divers de personnes handicapées, dans le cadre de ces deux semaines de campagne médiatique, est appelé à se poursuivre car la CBM a décidé de la pérenniser. Ainsi, cette action de consacrer deux semaines en faveur des personnes handicapées, en marge de ses diverses autres actions habituelles déjà entreprises, le reste de l’année sera rééditée tous les ans. « La mission ne sera accomplie que lorsque les personnes handicapées ne seront plus en marge de la société et seront incluses dans les programmes de développement », soutient Ely Rabemiarana.
Ratification. Rappelons que Madagascar n’a pas encore ratifié la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 13 décembre 2006, bien que le gouvernement malgache l’ait déjà signée en septembre 2007. Le grand challenge sera alors de la faire ratifier, et partant, de faire adopter par le parlement des lois en conformité avec cette convention. De quoi changer radicalement la situation des personnes handicapées dans le pays, si elle est véritablement respectée. Mais pour l’instant, en termes de changement des conditions de vie des personnes handicapées, il y a encore loin de la coupe aux lèvres…
Hanitra R.