Le concert hommage à Gabhy, membre du groupe mythique Kintana Telo, au Cc Esca samedi après-midi a confirmé que celui-ci a réussi à traverser les époques. Une belle réussite.
« J’étais le petit frère », signale Salomon, au moment de la pause au Cc Esca Antanimena avant-hier, lors du concert hommage « Ho an’i Gabhy », pour Ghaby littéralement. Et ensuite de revenir, nostalgique, sur l’histoire de la formation étoilée.
« Gabhy, il était toujours sérieux. Vous ne le voyez jamais taquiner quelqu’un, tout cela en ayant de l’élégance. Il était l’aîné de nous trois et Romule était au milieu. On devait, bien sûr, à Gabhy le respect, parce que c’était notre grand frère. Mais question musique, on avait tous notre mot à dire ».
C’est le groupe Mahefa qui est à l’origine des Kintana Telo. « C’était en 1979, non avant… allez, je ne m’en souviens plus très bien… bref, Ghaby et Romule chantait déjà avant moi ». Mahefa, c’est celui qui a chanté, « Ny vorontsaradia ».
Salomon se met à fredonner la chanson. Foi de profane, la voix est là, à quelques centimètres, naturelle. L’une des meilleures voix de Madagascar qui chantonne durant une simple discussion. Il y a quelque chose de magique. Ensuite, il part dans des précisions de concept musical.
Comme quoi, le « Kalon’ny fahiny » appartient à la génération des Rasamy Gitara, Marguerite… Tandis que le « Kalon’ny omaly », de la génération Kintana Telo, rassemblait les Henri Ratsimbazafy et autres.
« Cinq minutes ! » avant le début de la seconde partie annonce celui qui fait office d’impresario. Dans les loges se retrouve le mélange de toute une génération. A vue d’œil, des ’30 jusqu’à ’80. Dans la va-vite, Salomon conclut.
« Notre premier spectacle était en 1979, ou 1980, allez, entre les deux, au Tranompokonolona Isotry. C’est Mahefa qui nous a proposé de chanter ensemble ». Le choix est judicieux. La légende est née des superbes voix d’un natif de Tsiroanomandidy, de Fianarantsoa pour Ghaby et d’Ambohimahasoa.
Ces quelques minutes d’échange nostalgique laissent rêveur sur l’ambiance en coulisse du temps d’un Ghaby, aîné, sérieux et patriarche, Romule, le fêtard conscient et Salomon, un taquin longiligne au regard avenant.
Samedi au Cc Esca, durant les deux parties de « Ho an’i Gabhy », des chansons comme « Raha saraka alavitra », « Nahoana re ? », Feon’iza ? », « Danse dans la joie », amusant le public et récoltant un tonnerre d’applaudissements, « Izao tontolo izao »…
La relève était présente avec Sakaizan’ny Tarika Kintana Telo, Ny Rabarivola et Tarika Gabhy sy ireo tanora mpankafia. Un hommage sans amertume, tout dans l’honneur et l’élégance, cher à Gabhy.
Maminirina Rado