Regard sur la vie politique nationale en 2014 et perspectives sur le processus de réconciliation nationale actuellement en cours, ce sont entre autres les sujets évoqués lors de la conférence de presse organisée samedi dernier par les leaders du Club Développement et Ethique (CDE). Une occasion pour Albain Rabemananjara et Serge Zafimahova de dénoncer entre autres, le non-respect de la bonne gouvernance et la mauvaise gestion en matière de Finances publiques par les tenants du régime actuel. Des pratiques qui, selon eux, « ont eu des effets néfastes sur le social de la population, un an seulement après la montée au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina ». Ces leaders d’une organisation membre de la Société civile de citer comme exemple les « Dispositions spéciales, » inscrites à l’article 20 de la Loi n°2013/012 portant Loi de Finances 2014. Des dispositions prévoyant « une amnistie pour toutes les manipulations financières au niveau des finances publiques durant les opérations des exercices 2011 et antérieures, ainsi que des opérations des exercices 2012 par une instruction ministérielle ».
Comptes de dépôt. D’après Serge Zafimahova, « cette décision tend à blanchir notamment les comptes de dépôts » (une cinquantaine de comptes illicites). Pourtant, selon ses dires, « des centaines de milliards d’Ariary ont été transités dans ces comptes de dépôts d’une manière illégale pendant la période transitoire ». C’est-à-dire, à l’époque où le président Hery Rajaonarimampianina était à la tête du Ministère des Finances et du Budget. Pourtant, en principe, ces comptes de dépôt ne peuvent faire l’objet d’aucun contrôle, ni a priori, ni a posteriori. « Quid alors de la révélation du Directeur général du Trésor qui a déclaré que 600 milliards d’Ariary sont détournés chaque année au niveau de l’Administration publique », se demande Serge Zafimahova qui a également fait part de la révélation de l’Inspection Générale de l’Etat, qui aurait également révélé que 58 milliards d’Ariary ont été détournés en 10 ans.
HCJ. Par ailleurs, le Club Développement et Ethique dénonce également le non-respect d’Etat de droit. « De quel Etat de droit parlent nos dirigeants alors que nul n’ignore que dès le début de ce régime, de nombreuses dispositions de la Constitution ont été bafouées », se demande le CDE. Avant de citer entre autres, le non-respect de l’article 54 de la Constitution relative à la nomination du Premier ministre, et les textes prévoyant un mandat impératif pour les députés. « De quel mandat impératif s’agit-il, puisque nul n’ignore que les tenants du régime encouragent la création des MAPAR 1, 2, 3 » ? Le CDE pointe également du doigt le non-respect des procédures légales relatives à la mise en place de la Haute Cour de Justice (HCJ). Pour rattraper toutes ces dérives constitutionnelles, Albain Rabemananjara et Serge Zafimahova proposent un processus de réconciliation nationale, initié depuis la base (Fokontany). « Il s’agit de reconstruire le pays, donc, ce processus ne devrait pas se focaliser sur le cas des 5 présidents, ni sur un partage de « seza », il devrait plutôt constituer une occasion pour trouver une solution à toutes ces mauvaises gouvernances », ont-ils martelé.
Davis R