Organisé conjointement par la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie de Madagascar (FCCIM) et la Chambre de commerce et d’industrie Genève Antananarivo CCIGA, le Forum économique du secteur privé, intitulé « Madagascar, terre d’opportunités » se tiendra à Genève (Suisse), les 02 et 03 mai 2025. Des opérateurs économiques malgaches feront donc le déplacement en Suisse, dans le but d’établir, avec des investisseurs étrangers, des partenariats financier, technique et commercial. Laou-Po Wilfrid, président de la FCCIM nous en parle
MIDI Madagasikara : Tout d’abord, pourquoi un Forum économique à Genève ?
LPWW : Genève est le centre de l’Europe. Elle est aussi la capitale des affaires. Si nous voulons donc aller à la recherche de partenaires européens, la ville de Genève est idéale pour se donner un rendez-vous professionnel avec les investisseurs étrangers. La France qui est notre partenaire historique est juste à côté. L’Allemagne, l’Italie, la Belgique… ne sont pas loin. Donc, le choix de Genève n’est pas fortuit.
MM. : Comment choisir les opérateurs malgaches ? Y-a-t-il des critères de sélection ?
LPWW: Tout d’abord, je tiens à rappeler que l’objectif du Forum est de faire découvrir aux potentiels partenaires étrangers, les opportunités d’investissements à Madagascar, d’une part, et de permettre aux opérateurs malgaches de présenter leurs projets respectifs, en vue d’un partenariat mutuellement fructueux, d’autre part. Afin d’atteindre cet objectif, surtout pour cette première édition à Genève, nous avons sélectionné cinq secteurs d’activités, les plus prometteurs, à savoir le tourisme, l’agribusiness, les mines, les petites industries et l’artisanat. Évidemment, les participants venant de Madagascar doivent être des professionnels, opérant dans ces cinq secteurs d’activités et ayant, dans leurs bagages, des projets, bien élaborés, réalisables et à fort potentiel de rentabilité. À part ces critères professionnels, il ne faut pas oublier que la participation au Forum n’est pas gratuite. Les informations sur les conditions de participation peuvent être consultées dans le site web de l’événement.
MM. : Cela ne va-t-il pas créer des frustrations chez les opérateurs malgaches opérant dans d’autres secteurs ?
LPWW : Bien au contraire. Le fait de sélectionner les secteurs d’activités, au début de l’organisation, permet justement d’éviter cette frustration. Cela motive davantage les opérateurs malgaches, étant donné que la plupart des participants étrangers que nous, FCCIM et notre partenaire en Suisse, la CCIGA, ciblons et invitons au Forum, sont à priori des professionnels, opérateurs ou investisseurs, issus de ces cinq secteurs. Cette démarche sélective facilitera l’organisation de la séance B2B, dont l’objet consiste à mettre en relation les opérateurs malgaches et étrangers. De toute façon, en termes de participants malgaches, notre objectif n’est pas du tout quantitatif. Notre satisfaction sera grande, si deux-tiers des participants malgaches au Forum de Genève, rentrent au pays avec des projets de collaboration en vue.
MM. : Qu’allez-vous donc faire pour les autres investisseurs étrangers qui ne sont pas dans ces secteurs d’activités, mais qui sont aussi attirés par des opportunités à Madagascar ?
LPWW : Rassurez-vous, ils ne sont pas en reste. Bien que les cinq secteurs d’activités soient mis en avant dans la communication, nous pouvons affirmer d’ores et déjà que beaucoup de professionnels, individuels ou représentants de groupements ou associations, viendront participer à cet événement. Le thème évocateur du Forum, « Madagascar, terre d’opportunités », est éloquent pour les inciter à venir. D’ailleurs, les différentes conférences portant surtout sur les opportunités d’investissement à Madagascar, sont programmées à l’intention de ces investisseurs. Cela devrait les intéresser à plus d’un titre, car la présentation des opportunités à Madagascar sera faite par des ministres responsables et hauts techniciens de l’administration malgache.
MM. : Le Forum est un événement économique du secteur privé. Devrait-on toujours avoir besoin des ministres ou des hauts techniciens de l’Administration publique pour convaincre les étrangers de venir à Madagascar ?
LPWW : Nous sollicitons et souhaitons vivement la présence au Forum des ministres et hauts techniciens de l’administration. Leur présence est indispensable, car non seulement elle rassure les investisseurs étrangers, mais elle témoigne aussi de la volonté du gouvernement malgache de faire avancer le pays. Bref, un événement de ce genre, organisé en dehors du territoire malgache, constitue toujours une occasion, et non des moindres, pour promouvoir Madagascar. C’est pour cela que nous avons inséré dans le programme du Forum, les rencontres individuelles des Ministres avec les investisseurs étrangers qui projettent d’investir à Madagascar.
MM. : Êtes-vous confiant sur le fait que le Forum de Genève puisse susciter réellement l’intérêt du secteur privé suisse ?
LPWW : On l’espère et on s’y prépare en mettant en œuvre toutes les dispositions pour attirer le maximum de partenaires suisses et d’autres pays européens. La preuve : nous sommes encore à six mois de l’événement, et pourtant, depuis plusieurs semaines, nous, FCCIM et notre partenaire d’organisation à Genève, en l’occurrence la CCIGA, et des membres de la diaspora malgache en Suisse, sommes déjà à pied d’œuvre. Nous avons une seule ambition, celle de faire de ce Forum de Genève un événement spécial Madagascar. La CCIGA fait de son mieux pour mobiliser les organisations professionnelles, aussi bien publiques que privées, et autres associations du secteur privé en Suisse, sans oublier la presse locale pour la couverture médiatique de l’organisation. Face à l’implication motivée de la diaspora malgache en Suisse, nous ne pouvons que rester optimistes quant à la réussite du Forum de Genève.
MM. : En tant que président de la FCCIM, comment allez-vous convaincre les opérateurs économiques de participer au Forum de Genève ?
LPWW. La mission n’est certes pas facile, mais elle n’est pas impossible. Les avantages de la participation à un tel événement ne sont plus à démontrer. C’est une évidence. Reste seulement à savoir, si les opérateurs économiques, surtout ceux qui sont dans les régions, seront suffisamment informés et sensibilisés quant à l’importance de cet événement. Mais dans ce cas, je ne m’en soucie pas trop, car la FCCIM, qui regroupe en son sein 24 Chambres réparties dans tout Madagascar, est le plus grand réseau national du secteur privé. J’espère que chaque Chambre par circonscription jouera pleinement son rôle en matière de sensibilisation et d’information de ses membres. Enfin, on ne peut ignorer le volet financier de la participation au Forum, lequel constitue un critère non négligeable, sinon déterminant pour la décision des opérateurs à Madagascar. Je souhaite à ce que les organismes techniques rattachés au ministère ou les organismes d’appui des bailleurs de fonds aident ces opérateurs à supporter ensemble les charges de participation auxquelles ils devraient faire face avant le départ.
Propos recueillis par R.Edmond.