Le réveillon du « taombaovao malagasy » a été célébré de plusieurs manières dans le centre-ville, une célébration à l’Anatirova et une autre à Mahamasina. Ce jour, début du nouvel an dans le « calendrier au chiffrage long », les festivités se poursuivent.
Un « taombaovao malgasy », deux ambiances en plein centre de la capitale hier. Le feutré avec les ministres, les élus, les diplomates et les dignitaires royaux étaient rassemblés au Rovan’i Madagasikara hier en fin d’après-midi. Tandis que le populaire, dans les enceintes du stade Barea à Mahamasina. Vers 11 h, une longue file longeait la clôture du grand stade pour accéder aux festivités organisées, avec le chef de file, Ankoay Andrianarisoa. « Ce sera le feu incandescent pour ce jour, cette flamme ne s’est jamais éteinte depuis le temps des rois, il est tabou d’indiquer où elle est conservée », explique-t-il. Au dehors, des lampions aux couleurs nationales se vendaient entre 1 000 et 6 000 ariary. « Ce sont des bougies en cire », annonce fièrement une vendeuse. Un petit marché des gadgets du nouvel an malgache commence à s’immerger. Cette année, l’assistance a été moindre que celle de 2023. Cependant, l’adhésion d’une partie des Tananariviens à cette tradition se confirme de plus en plus à chaque édition. En haut lieu à Anatirova, le ministre de la Culture et de la Communication, Augustin Andriamananoro, citait avec fierté devant l’assistance les nobles, « andriana » en malgache, de l’Imerina historique mais aussi des autres régions de Madagascar. « C’est une première, le ministère de la Culture et de la Communication épaule l’organisation » se réjouit la princesse Fenosoa Ratsimamanga, présente sur les lieux dès la matinée. En bas à Mahamasina, le feu sacré faisait son entrée. Les enceintes du stade affrétées pour l’occasion se remplissaient comme il faut. « C’est notre culture, nous sommes Malgaches, nous sommes là pour manifester notre joie de conclure une année et de passer à une autre », se réjouit dans l’ambiance un père de famille, avec toute sa petite tribu. La communion autour d’une tradition qui reste encore sujet à débat chez les « traditionnalistes ». Respect de la tradition, la viande de porc et l’ail ont été interdits d’entrée sur une partie du stade. Pour l’instant, l’événement est plutôt centré à Antananarivo et ses environs. À Majunga, Tuléar, Tamatave et d’autres grandes cités du pays, aucune célébration marquante n’a été répertoriée. La célébration d’hier est, en quelque sorte, comme le réveillon, en parallèle aux rites sacrés, les danses, la musique et la ripaille. Ce jour, il va y avoir la célébration de la nouvelle année avec les rituels consacrés à l’évènement : tatao, fafy rano, tonombilany, etc., puisqu’elle débute ce 11 mars.
Maminirina Rado