L’ancien bâtonnier fait son retour à la présidence de la Commission Electorale nationale Indépendante.
Le bureau de la nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante est constitué. Les élections se sont tenues jeudi, mais la composition de ce bureau n’a été officialisée qu’hier à Alarobia lors d’une conférence de presse. A ce propos, Hery Rakotomanana, celui que l’Ordre des Avocats a élu pour le représenter, a été élu président de la nouvelle CENI. Olivier Ramahadison de la Cour Suprême et Thierry Rakotonarivo de l’Assemblée nationale ont été élus respectivement premier et deuxième vices-présidents. Tandis que Fano Rakotondrazaka de l’Ordre des Journalistes et Ernest Razafindrabe de la Présidence de la République occupent respectivement le poste du premier et du deuxième rapporteur. Les deux représentants de la société civile, Charles Randriarimanana et Fanomezantsoa Rakotonirina, ont été élus conseillers. En fait, les membres de la CENI siègent tous au sein du bureau permanent. Pour Hery Rakotomanana, c’est le retour en force. Cet avocat et membre du GEN (Groupe des Experts Nationaux) avait été président de la CENI-T première version. Quant à Fano Rakotondrazaka, il conserve le poste qu’il occupait au sein de l’actuelle CENI-T.
Neutralité. Deux postes restent cependant vacants dans le bureau permanent de la nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante, celui du troisième vice-président et d’un conseiller. La raison de cette vacance en est qu’au moment de la constitution du bureau, deux membres de la nouvelle structure n’ont pas encore été élus. La HCC n’a élu le sien qu’hier. Il s’agit de l’actuel secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, Andriamanantsoa Philibert Hervé, qui a obtenu 4 voix sur 9. Quant au représentant du Sénat, il ne sera élu qu’après les Sénatoriales. Les deux postes vacants seront donc partagés entre l’administrateur civil Andriamanantsoa Philibert Hervé et le futur représentant de la Chambre Haute. En tout cas, bon nombre d’observateurs s’interrogent si la composition du bureau de la nouvelle CENI peut assurer sa neutralité. A rappeler que Hery Rakotomanana avait été président de la CENI-T du temps de la transition unilatérale d’Andry Rajoelina. On ne peut pas donc dire que cet ancien bâtonnier n’est pas un proche de l’ancien homme fort de la transition. On connaît d’ailleurs le langage qu’il a tenu au sein du GEN.
Présidentielles de 2018. Malgré le fait qu’il ait été élu par l’Assemblée nationale, le deuxième vice-président Thierry Rakotonarivo a été soutenu par les groupes parlementaires d’opposition dont notamment le Mapar et le MMM. De l’autre côté, le pouvoir aura au moins trois pions au sein de la nouvelle CENI. Il y a évidemment Ernest Razafindrabe, personnalité désignée par le président de la République. Il y a également Andriamanantsoa Philibert Hervé qui, malgré le fait qu’il ait été élu par la Haute Cour Constitutionnelle, une Institution qui doit être neutre par principe, occupait le poste de secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation avant son élection. Certains observateurs osent même affirmer que le représentant de la HCC est un pion du ministre HVM Mahafaly Solonandrasana Olivier. Par ailleurs, le futur représentant du Sénat sera une personnalité soutenue par la majorité qui sera constituée par les sénateurs pro-régime. Déjà, c’est deux contre trois. La position des trois membres restants, Fano Rakotondrazaka (Ordre des Journalistes), Charles Randriamanana (Société Civile) et Fanomezantsoa Rakotonirina (Société civile) peut faire basculer la balance suivant l’évolution de la situation. En tout cas, l’enjeu est énorme : les Présidentielles du 2018. La nouvelle CENI aura son grand rôle à jouer, voire son mot à dire, sur les prochaines échéances électorales.
R. Eugène
