
La communication verbale effectuée en conseil des ministres provoque des questionnements sur la nature, la provenance, le site choisi et la gestion de ces déchets ainsi que sur la durée de leur stockage.
Ministère de la Défense Nationale ; ministère de l’Aménagement du Territoire et des Services Fonciers ; ministère des Mines et du Pétrole ; ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé ; ministère de la Santé Publique ; ministère de l’Energie et des Hydrocarbures ; ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Le nombre de ministères concernés – sept au total – par la première communication verbale effectuée lors du Conseil des ministres du 14 août dernier, est à la mesure même de l’aspect crucial voire périlleux de la question. Il s’agit en effet de « la mise en place d’un Centre de stockage temporaire de déchets radioactifs dans un domaine sûr et sécurisé », selon le communiqué d’Iavoloha.
En surface. La nature « temporaire » du Centre prête à penser que les déchets radioactifs pourraient être stockés en surface, c’est-à-dire à l’air libre. Avec ce que cela suppose de risque de dissémination des particules par le vent dans un certain périmètre. L’hypothèse d’un stockage en couche géologique profonde ou enfouissement est peu probable puisque le Centre est supposé temporaire, quoique ce soit souvent le provisoire qui dure à Madagascar où il n’existe pas d’agence nationale chargée de la gestion des déchets radioactifs, tel que c’est le cas dans d’autres pays. La technologie de l’enfouissement des déchets n’est pas non plus envisageable en raison du coût de leur conditionnement, sauf si on applique le principe du pollueur-payeur. Dans ce cas, la gestion des déchets est de la responsabilité du producteur. Y compris leur transport qui pose des problèmes de sécurité.
Classification. Force est alors de se demander si les déchets entreposés dans ce Centre de stockage vont être « importés » de l’extérieur. A part l’irradiation médicale, il n’existe pas de déchets radioactifs générés par la production d’électricité nucléaire à Madagascar. Encore moins de résidus de traitement de conversion de l’uranium. Le rapport du Conseil des ministres ne précise d’ailleurs pas la nature de ces déchets radioactifs dont le stockage et la gestion diffèrent selon leur classification en haute, moyenne, faible ou très faible activité. En tout cas, il n’est pas exclu que la mise en place de ce Centre de stockage (probablement à ciel ouvert) de ces déchets radioactifs provoque des débats inter …actifs sur les radios.
Luz Razafimbelo