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lundi, septembre 1, 2025
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Cerveau – Karany – Jaomanonga : Le trio de la culture Tavaratra

Trois hommes, trois formations, un point de jonction : « la valorisation de la mémoire culturelle du Nord ». « Chacun en traduisant le réel à sa manière », disait l’un d’entre eux.

Le premier est un homme discret qui exprime ses ambitions à travers le travail scientifique. Claudio Karany revendique avec fierté son héritage. Fraîchement docteur en anthropologie des rituels antakarana, il poursuit sans relâche sa quête de connaissances.

Le second est un artiste, à lui seul porteur de quatre arts. Cerveau Kotoson est avant tout un pédagogue. « Dr Badobadolahy », un sobriquet qu’il s’est attribué lui-même, redonne vie à la mémoire et aux pratiques orales, qu’il dépoussière à travers la danse d’antan et immortalise grâce à son appareil photo.

Quant au dernier, Momo Jaomanonga, poète engagé et défenseur des mœurs sakalava, il se consacre à des recherches méticuleuses sur les vocabulaires anciens.

Par des voies distinctes — la recherche universitaire, la création artistique et la poésie contestataire — ces trois acteurs œuvrent à la transmission, à la réinvention et à la mobilisation du patrimoine immatériel nord-malgache.
« Nous faisons revivre les pratiques des ancêtres tout en les adaptant au contexte de mondialisation culturelle, de décentrage institutionnel et de renégociation identitaire que nous traversons. Il s’agit d’interroger la manière dont les expressions culturelles locales résistent, dialoguent et se transforment au sein de dynamiques sociales plus larges », souligne Claudio Karany.

De ce fait, ces trois militants culturels partagent un ancrage territorial fort dans la région septentrionale de la Grande Île, carrefour des identités sakalava et antakarana. Leurs travaux respectifs ont pour matrice une même volonté de reconnaissance culturelle : faire entendre les voix méconnues ou marginalisées par les centres urbains ou le pouvoir central. Si Claudio Karany s’intéresse aux structures de gouvernance traditionnelles des Antakarana, Momo Jaomanonga fait résonner la langue à travers ses œuvres poétiques, tandis que Cerveau Kotoson les traduit par la danse et la photographie.

La pointe nord du pays peut être fière de ses trois acteurs du développement culturel. Non seulement ils contribuent à raviver un éclat parfois oublié, mais ils éveillent aussi la conscience de leurs compatriotes. De plus, ils ont encore toute la jeunesse devant eux pour transmettre le savoir ancestral.

Recueillis par Iss Heridiny

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