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samedi, septembre 7, 2024
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Cerveau Kotoson : « Les faux intellectuels sont piégés par leur propre mensonge »

Le grand public connaît Cerveau Kotoson pour ses talents. Photographe hors pair, danseur talentueux, auteur-nouvelliste-romancier-biographe, il réunit à lui tout seul au moins quatre arts… Ce monsieur est également un enseignant depuis 14 ans. Pendant toutes ces années, il a observé son entourage et il a pu conclure que le microcosme du « logos» dans sa localité, c’est-à-dire les érudits, est majoritairement superficiel. L’équipe de Midi Madagasikara a eu le privilège de l’interviewer.

Midi Madagasikara (MM) : Cerveau kotoson, vous êtes enseignant depuis une quinzaine d’années. Vous avez toujours mis en avant, devant vos étudiants, l’importance de la connaissance, du savoir. Cependant, vous parlez souvent de faux intellectuels. Qui sont-ils ?

Cerveau Kotoson (CK). Les faux intellectuels, bien que détenteurs de véritables diplômes, vivent une existence duale marquée par la tromperie. Leur façade extérieure est oppressive, cherchant constamment à se donner du pouvoir et à impressionner ceux qui les entourent. Ils affichent une arrogance sans borne, persuadés d’être les seuls détenteurs du savoir véritable, regardant les autres comme des fous et des usurpateurs indignes de leur considération. Cependant, derrière cette façade se cache une version opprimée de leur être, consciente de la vérité amère. Ils savent pertinemment que leur valeur ne dépasse pas celle de leurs longues nuits de bachotage et de révisions frénétiques. Ce n’est pas l’intelligence innée ou la créativité qui les a menés là, mais bien un effort acharné et souvent désespéré pour atteindre des positions enviées (par qui et pourquoi, là est la question). 

MM : D’après vous, ces « faux intellectuels » ont une vision restreinte. Pourtant, ces personnes livrent des conférences, et l’assistance en sort cultivée. Qu’en pensez-vous ? 

CK : Ceux qui se prétendent seuls détenteurs du savoir vivent en réalité dans une prison d’auto-illusion, incapables d’accepter leur propre médiocrité. En effet, il est très rare de voir ces têtes titrées assister aux conférences et tables rondes de ceux qu’ils considèrent comme inférieurs, car parlant justement de sujets auxquels ils n’ont que très peu de compétences, voire aucune. Alors oui, vous ne les verrez qu’accidentellement faire honneur à l’intervention de leurs pairs. Par contre, ne pas être présent aux leurs serait perçu comme une offense malheureusement. En effet, s’ils interviennent ce sera sur le même sujet récurrent depuis des décennies, intervention sur intervention. Et leur assistance faussement subjuguée applaudit plus leurs titres que leurs compétences plafonnées à quelques déclarations hautement sophistiquées mais truffées de paraphrases d’autres spécialistes avant eux. 

MM : Ces érudits sont très estimés dans leur localité. Ce sont des références. S’ils sont faux, pourquoi les gens leur accordent de la considération ?

CK : Leur arrogance est un masque, dissimulant leur profond complexe d’infériorité. Ils méprisent ceux qu’ils jugent inférieurs, mais ce mépris est en fait dirigé contre eux-mêmes, une projection de leurs propres insécurités. Et c’est ce qui les empêche d’habitude de se mélanger aux communs des mortels, pourtant leurs pairs, voguant dans la même galère dont souvent ils sont les sources. À table même, vous les verrez en clan, par affinités vautouresques, à se lancer des compliments tout aussi faux que leurs têtes auto couronnées. À l ‘autre bout de la table, voire de la salle, le groupe lambda, les éléments sacrifiables qui souvent font toutes les tâches et ne récoltent pas les lauriers, nagent entre sous-fifres malgré eux, mais satisfaits des moments ressentis par certains comme des privilèges que d’avoir la permission de mastiquer sous le même toit que les sangs-bleus de l’intelligentsia. Dans leur quête de reconnaissance, ils dénigrent les autres pour se sentir supérieurs, mais ils savent, au fond d’eux-mêmes, qu’ils ne sont que des ombres. Leur besoin de dominer est une réaction à leur peur de l’échec et de l’exposition. Ils ignorent que le véritable savoir réside dans l’humilité et l’ouverture d’esprit, non dans l’oppression et l’arrogance. Ainsi, les faux intellectuels sont piégés dans leur propre mensonge, incapables de reconnaître la véritable valeur des autres et, en fin de compte, de se libérer de leur propre médiocrité. 

MM : Avez-vous été victime de ces « faux intellectuels », ou en êtes-vous témoin ? Quel est votre message ?

CK : Ayant fait mon Master sur la violence et la marginalisation, mon combat est de faire cesser toute forme de ségrégation et d’intimidation institutionnelles. De rassembler toutes victimes de ce genre de cas d’ailleurs, les encourager à se manifester pour que grâce à notre combat d’aujourd’hui, nous laisserons un monde libre de chantage au quotidien à nos enfants. Un monde plus serein où le succès ne sera plus obtenu au prix d’allégeances. Le respect se mérite et se doit d’être réciproque. J’estime connaître mon terrain de lutte et n’ai plus grand chose à perdre par rapport à mes anciens bourreaux. Et si nécessaire, des communiqués seront faits, des preuves apportées, au niveau national comme à l’international pour qu’enfin un nouveau vent d’indépendance souffle. J’invite quiconque partageant mon opinion à faire bloc face aux Dieux autoproclamés des services administratifs et institutionnels. 

Propos recueillis par Iss Heridiny 

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