C’est presque une profession de foi que le président Hery Rajaonarimampianina a fait lors de son discours d’Iavoloha, le 26 juin. En reconnaissant l’extrême précarité dans laquelle vit la population malgache, il reconnaît que les régimes qui se sont succédé depuis la déclaration de l’Indépendance ont failli. Le sien n’échappe pas à la règle .C’est ce constat qui l’amène à vouloir faire sortir le pays dans l’ornière où il se trouve. Le chef de l’Etat veut mettre ses paroles en accord avec ses actes. Il s’agit d’un engagement dont on prend acte, mais seul l’avenir nous permettra de juger de sa pertinence.
Un pari sur l’avenir pris par le chef de l’Etat
Nous avions, dans un de nos récents éditoriaux, appelé à un véritable sursaut des Malgaches. Il fallait, disions-nous, que tout le monde se mette en branle pour redresser le pays. Nous évoquions la faillite de tous les hommes politiques et nous disions que le sursaut devrait venir des citoyens. Mais il faut affirmer que l’exemple vient d’en haut. Et si celui qui est à la tête de l’Etat arrive à entraîner la population à suivre le programme de développement qu’il veut mettre en place, alors on ne peut que se dire qu’un premier pas a été fait. Pour le moment, cependant, il ne s’agit que d’annonces de projets qui sont censés amorcer un véritable développement. Le président Hery Rajaonarimampianina dit qu’il veut améliorer le sort des Malgaches et il l’affirme avec une conviction qu’il voudrait nous faire partager. Beaucoup de temps a été perdu depuis le début de son mandat et c’est donc la raison pour laquelle il veut maintenant mettre les bouchées doubles. Il se veut donc pragmatique et cherche des bailleurs de fonds qui vont lui permettre d’amorcer le développement des différentes régions de la Grande Ile. C’est un pari que le chef de l’Etat est en train de prendre et s’il le réussit, les Malgaches lui en sauront gré. Mais s’il n’arrive pas à atteindre son objectif, cela risque de lui coûter cher.
Patrice RABE