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mardi, octobre 14, 2025
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À la campagne : C’est tout autre chose!

Effectivement, ils entendent les cris de leurs compatriotes à travers leur petite radio chaque soir en rentrant chez eux, après avoir travaillé leur lopin de terre. Le slogan « Miala Rajoelina » dépasse leur compétence de villageois des zones lointaines.

Les campagnards ont aussi leur avis par rapport au contexte dans lequel vit le pays. Quoiqu’une une fine modernité franchisse leur territoire, les ruraux sont néanmoins attachés à la coutume. Le gouvernement, l’État sont considérés comme des institutions inébranlables. D’où l’adage « Aza miady amin’ny fanjakana » (n’entrez pas en conflit avec l’État). Cette mise en garde a traversé les ères, si l’on peut s’exprimer ainsi. De la période des royaumes jusqu’à nos jours, en passant par le Royaume Malgache et la colonisation, les Malgaches, en l’occurrence les campagnards, ont approuvé le concept autoritaire, l’infaillibilité des dirigeants. Chacun accomplit sa mission. Les intendants administrent, en contrepartie, le peuple obéit sans remettre en cause les propositions de ceux-ci. La société à Madagascar est hétérogène. Les érudits l’ont souvent souligné à travers leurs recherches approfondies. Cette vérité générale est malheureusement instrumentalisée par les politiciens. Si dans les villes, « les citoyens instruits » critiquent les autorités, revendiquent leurs droits fondamentaux, les paysans aspirent à un sentiment de paix. Cependant, ils ne sont pas dupes à ce point. Ils connaissent pertinemment leur rôle : « ravitailler la ville ». Ce devoir, ils l’assument convenablement à moins que l’administration leur charge de lourds fardeaux, à savoir les impôts ou autres impositions financières. Attachés à la terre, les villageois s’opposent à toutes formes de spoliation. En dépit de cette conviction, les oligarques détenteurs de l’économie, entretenant une relation amicale avec les gouvernants, réussissent à les convaincre à travers des discours adulateurs. Et la plupart du temps, la parole ne joint guère l’action. Par conséquent, la colère monte. Un coordinateur d’un projet de développement rural, qui préfère rester dans l’anonymat, en a témoigné : « J’ai travaillé dans les zones rurales au nord, au sud, à l’est et à l’ouest. J’ai remarqué que sur toute la Grande-île, lorsque les cultivateurs sont mécontents, ils brûlent tout sur leur passage. Les forêts, les steppes, les savanes sont réduites en cendre ». Par contre, cette manifestation n’a jamais été prise en compte. Combien de montagnes ont été rongées par le feu ces cinq dernières années ! Les personnels de l’environnement, sans connaître les raisons, imposent d’une manière sévère des résolutions inadaptées à la réalité locale. Même connaissant la sensibilisation « izay mandoro tanety, mandoro tanindrazana », littéralement « qui pratique le feu de brousse, détruit la nation par le feu », les paysans enfreignent volontairement la loi afin de manifester leur indignation.

#Difficile de prendre position. Les maires élus dans les communes rurales et les représentants étatiques dans les districts sont des partisans farouches du régime. Ces hauts dignitaires intimident les villageois dans l’intention d’empêcher les révoltes.

Iss Heridiny

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