
L’abus de pouvoir et la fausse déclaration des produits font partie des formes de corruption les plus courantes identifiées au niveau des chaînes de valeur « Pêche traditionnelle de langouste » et des filières poivre-café-girofle et vanille.
Des enquêtes ont été menées par le Transparency International –Initiative Madagascar (TI-IM), avec l’appui financier de la GIZ (Agence de coopération internationale allemande pour le développement), dans le cadre du projet d’amélioration du climat des affaires dans les chaînes de valeurs agricoles spécifiques, afin de lutter contre la corruption. Il s’agit notamment de la pêche traditionnelle de langoustes qui fait la réputation des régions Androy et Anosy ainsi que des filières poivre-café-girofle et vanille dans la région Atsimo Andrefana. L’objectif consiste à lutter contre la corruption en identifiant les nombreux risques qui peuvent se produire au niveau de ces chaînes de valeur agricoles. Ces dernières constituent en effet une source de revenu non négligeable pour les acteurs concernés et contribuent à l’amélioration des recettes de l’Etat, surtout via les exportations des produits phares de la Grande-île.
Formes de corruption. Parmi les risques de corruption identifiés par la TI-IM, on peut citer entre autres, l’abus de pouvoir, le trafic d’influence, le favoritisme, le détournement des biens, la fausse déclaration, le paiement d’une prime d’accélération et les pots-de-vin. Ce sont d’ailleurs, les formes de corruption les plus courantes identifiées, a-t-on évoqué. En outre, tous les acteurs opérant dans ces chaînes de valeurs agricoles, allant des pêcheurs traditionnels, des collecteurs, des mareyeurs ainsi que des planteurs en passant par les éléments de la force de l’ordre et les opérateurs jusqu’aux agents administratifs à différentes échelles, sont touchés par cette corruption.
Quatre principes. Ainsi, la Transparency International –Initiative Madagascar a émis des recommandations dans le but de lutter contre ce fléau qui constitue un grand obstacle au développement socio-économique de la nation. Ces recommandations ont été basées sur quatre principes, à savoir, l’intégrité, la redevabilité, la transparence et la participation. En outre, une sensibilisation en matière de lutte contre la corruption au niveau de toutes les parties prenantes sera menée. La mise en place ou la redynamisation des boîtes de doléances et l’opérationnalisation d’un comité mixte pour le traitement de ces doléances à chaque échelle d’intervention, s’avèrent également primordiales.
Gestion et suivi. Par ailleurs, le ministère en charge de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche s’engage à renforcer la gestion et le suivi des activités liées à la pêche langoustière et à la production du café, du poivre, girofle et vanille. A cet effet, des cartes professionnelles seront délivrées à tous les acteurs concernés. Il s’agit notamment des pêcheurs, des mareyeurs, des planteurs et des collecteurs, ce qui permettra de faciliter leur formalisation. Hormis cela, ce département ministériel va également renforcer son étroite collaboration avec la TI-IM dans cette lutte contre la corruption au niveau de ces chaînes de valeurs agricoles. Cette dernière lui a d’ailleurs remis les documents y afférents.
Navalona R.