
Pratiquement un mois après la tenue de l’Assemblée générale annuelle de la chambre nationale des notaires de Madagascar à l’hôtel Colbert, le nouveau bureau prend officiellement ses fonctions. La passation de commandement entre le président élu pour un mandat de deux ans, Andrianjaka Andriamanalina et le président sortant, Rija Razanadrakoto s’est tenue vendredi à l’Hôtel de Ville à Analakely. Encore méconnue de la population, la fonction notariale est très importante pourtant peu considérée dans le paysage malgache. Le rôle des notaires au sein de la société malgache illustre des valeurs de confiance et de stabilité, et consiste à assurer la légalité et la sécurité juridique aux citoyens ainsi qu’aux actes qui leur sont soumis. Jugé trop chère par la population, la consultation qu’offrent le plus souvent les notaires est gratuite et sans contrepartie financière. Pour le montant des honoraires, ce ne sont pas les notaires qui le fixent, mais la loi émanant du ministère de la Justice. Le contrat de séparation des biens entre les mariés, la transaction immobilière, les actes de vente, la prise en main de ces dossiers par les notaires offre la sécurité et la tranquillité pour les personnes.
Sous-effectif. Actuellement, on recense près de 68 notaires répartis dans 20 régions du pays à l’exception d’Androy, d’Atsimo-Atsinanana et d’Ihorombe. Par rapport au nombre de la population, les notaires sont encore en sous-effectif au pays. À Antananarivo, huit notaires sont en charge de 4 millions d’habitants et dans les années à venir, une perspective est en cours pour le recrutement de 8 autres notaires. Parmi le programme de la nouvelle équipe dirigeante figure la mise en place de la société civile professionnelle des notaires pour combler ce manque d’effectif. Les notaires peuvent travailler seuls ou être regroupés au sein d’une association ou société civile. Le représentant du ministère de la Justice présent lors de la cérémonie de passation a déjà donné son feu vert sur cette société civile, il reste donc sa mise en conformité vis-à-vis de la loi. “ Dans l’exercice de notre métier, nous ressentons de la satisfaction et des émotions car nous apportons des conseils auprès d’hommes et de femmes parfois confrontés à des situations difficiles voire parfois catastrophiques. Nous essayons de conscientiser nos concitoyens sur l’existence de ces dispositions légales”, a fait savoir le nouveau président de la CNNM. Les titulaires d’un diplôme de Master II en droit après deux ans de stage dans des études notariales passeront un examen d’aptitude pour devenir notaire.
T.H