Les dérèglements climatiques bouleversent la vie des populations malgaches tout en fragilisant leurs esprits.
Une situation alarmante. Des chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme concernant ce cas au début de l’année 2024. Selon ces scientifiques, le changement climatique favorise une explosion des cas d’anxiété et de dépression chez les adolescents malgaches. Situation causée par la crainte liée à l’insécurité alimentaire et à un avenir compromis par les sécheresses et les tempêtes si l’on s’en tient aux résultats de l’étude menée en 2024. À Ambovombe, par exemple, dans l’hôpital régional de référence Androy, des équipes de scientifiques observent « une augmentation marquée des crises psychotiques, des épisodes schizophréniques et des dépressions sévères. »
Corroborée
Les explications d’Henrielle Emasignavy, qui travaille pour l’OMS, confirment cette crainte. « Les inquiétudes liées à la nourriture, à l’avenir et aux aléas climatiques alimentent un stress constant, devenant l’un des principaux facteurs de troubles mentaux dans la région », précise-t-elle. Pour répondre à la demande croissante, l’OMS a déployé une équipe médicale chargée des consultations externes. En seulement trois jours, 93 personnes ont été prises en charge — majoritairement des femmes. Certaines, comme Soa (nom d’emprunt), ont pu bénéficier d’un diagnostic neurologique et de traitements adaptés. Cette initiative a permis une amélioration sensible de leur état ainsi que de leur autonomie. Il convient également de noter qu’une récente étude portant sur l’impact du changement climatique sur la santé mentale des femmes dans les communautés agricoles rurales du Kenya corrobore la situation malgache. Les liens entre changement climatique, dépression et anxiété sont tangibles et semblent malheureusement durables.
José Belalahy





