L’affrontement n’a pas eu lieu. Le « diabe » qui était annoncé par les orateurs de la place du 13 mai a été remplacé par une collecte de signatures. La démarche est ainsi plus protocolaire, et donne une portée plus importante à leur refus de cautionner la présence de ministres HVM dans le gouvernement. Elle survient après l’appel à l’apaisement lancé par le Premier ministre.
Changement de stratégie sur la place du 13 mai
Les débordements ayant eu lieu, d’avant-hier, lors de la manifestation devant le ministère de l’Enseignement Supérieur ,ont choqué une partie de l’opinion publique. Ils n’étaient vraiment pas nécessaires. Les barrages dressés ont rappelé de mauvais souvenirs. Les actions menées ont toujours eu lieu dans le calme et sans violence. Les leaders de la pace du 13 mai ont compris qu’il y avait un seuil à ne pas franchir et ont donc changé leur fusil d’épaule. Le palais de Mahazoarivo est situé dans une zone rouge et, on ne peut pas forcer les barrages des forces de l’ordre. La collecte de signatures permettra de montrer l’ampleur de la désapprobation des citoyens. Le Premier ministre en prendra acte et le dialogue qui pourra être entamée sera plus productif. Le chef du gouvernement va pouvoir se concentrer sur les problèmes importants auxquels il doit faire face. L’organisation d’une élection libre et transparente est un challenge qu’il doit relever et gagner. Le chemin pour y parvenir est long et difficile. Il doit établir une date précise avec la CENI. Il sait qu’on l’attend au tournant sur cette question. Jusqu’à présent, cependant, aucun chronogramme n’a été établi. La CENI a plusieurs fois pris à témoin l’opinion, et demandé à l’exécutif de prendre une décision ferme. La balle est donc maintenant dans le camp du Premier ministre. Il doit donc arriver à lever les obstacles qui se dressent sur chemin pour atteindre l’objectif qu’il s’est assigné.
Patrice RABE