Il n’y a aucune surprise à attendre. La Cour Electorale Spéciale n’a pas accepté le recomptage des voix par bureau de vote qui donnerait plus de crédibilité à la proclamation des résultats définitifs du second tour des élections présidentielles qu’elle fera après toutes les requêtes qu’elle a reçues portant sur des anomalies et des fraudes. En d’autres termes, elle va confirmer la victoire du candidat Hery Rajaonarimampianina qui a obtenu d’après les résultats provisoires de la Ceni-T plus de 53 % des voix contre 46 % pour son concurrent le Dr Jean Louis Robinson. Les décisions de la Cour Electorale Spéciale ne sont pas susceptibles de recours.
Changement peu probable
La Cour Electorale Spéciale n’est pas restée insensible devant la masse de requêtes qui lui est parvenue. Son président François Rakotozafy se défend de faillir à la transparence en affirmant que les requêtes relatives aux dernières élections sont désormais accessibles à Ambohidahy pour les citoyens ayant voté. Mais le Dr Jean Louis Robinson n’est pas satisfait des actions de la CES dans le rétablissement de la vérité des urnes. Il a décidé de saisir à son tour la Sadc et l’Union africaine sur les fraudes massives dont il détient des preuves. Marc Ravalomanana a déjà entrepris une première approche auprès de la Sadc et de la Troïka. Mais rien pour le moment n’est décidé au niveau de l’organisation régionale qui a envoyé lors du scrutin des observateurs internationaux. Avant de regagner le grand continent, ceux-ci ont fait un rapport préliminaire qui ne mentionne que le bon déroulement du scrutin sans évoquer l’existence de fraudes. Le camp du Dr Jean Louis Robinson est sur des charbons ardents. Marc Ravalomanana entre par téléphone presque chaque jour au meeting du Magro pour renforcer la sensibilisation du public dans la défense jusqu’au bout du choix du peuple. Mais quoi qu’il en soit, la CES ne reculera pas non plus sur son devoir de proclamation qu’elle prévoit de tenir vendredi afin de respecter le délai de quinze jours qui lui est imparti. Elle dispose de tous les pouvoirs sur les résultats. Comme elle n’a pas voulu s’écarter des chemins battus dans la recherche de la vérité. Elle n’a pas accepté la confrontation des bulletins de vote de tous les bureaux de vote. Un changement du nom du vainqueur lors de la proclamation des résultats définitifs devient peu probable. Dans cette logique, la CES ne fera qu’entériner les résultats provisoires de la Ceni-T. Le nouveau président de la République ne risque pas moins d’être mal élu à cause de la vérité des urnes qui divise. Il aura du pain sur la planche pour rassurer de ses bonnes intentions au début de son mandat. Le suspense n’est pas terminé au bout du compte. Des observateurs soutiennent que la CES peut annuler l’élection présidentielle du 20 décembre… Une autre paire de manches.
Zo Rakotoseheno