
Presque les trois quart des Malgaches (73%) estiment que les conditions climatiques, en ce qui concerne la production agricole, sont devenues bien pires au cours des dix dernières années, et 81% estiment que les sécheresses sont devenues beaucoup plus graves durant la même période, mais presque autant pensent que les gens ordinaires peuvent contribuer à inverser la tendance du changement climatique.
Les résultats d’une vaste enquête Afrobaromètre sur le changement climatique en Afrique et sa perception par les Africains, renseignent sur le degré d’information et les connaissances assez limitées des citoyens africains lambda sur la question du changement climatique. Les conséquences de ce phénomène sont, toutefois assez largement ressenties. Cette enquête Afrobaromètre, la plus vaste jamais organisée sur les perceptions des Africains par rapport aux changements climatiques, révèle ainsi des rapports répandus de la dégradation de la qualité de vie et des conditions de la production agricole. Dans 30 pays africains sur les 34 enquêtés, les opinions indiquent que les conditions climatiques, en ce qui concerne la production agricole, ont empiré au cours de la décennie passée, le plus souvent à cause de la sécheresse. Parmi les Africains qui ont entendu parler du changement climatique, une grande majorité, dont 90% des habitants d’Afrique de l’Est, affirment que « ces changements climatiques dégradent la qualité de vie dans leur pays ».
La même enquête signale par ailleurs que, moins de trois Africains sur dix sont « avertis des changements climatiques », en d’autres termes, estimés comme bien informés sur la question.
Peu informé. Pour Madagascar en particulier, il ressort de cette enquête que sur 34 pays la Grande île est le quatrième ayant la plus grande détérioration des conditions agricoles et que pour la grande majorité, les sécheresses et les inondations sont devenues de plus en plus graves ces dix dernières années. Le public malgache reste assez peu informé du changement climatique, si l’on se réfère aux 38% « avertis du changement climatique » (au sens qu’ils ont entendu parler des changements climatiques, qu’ils comprennent qu’ils entrainent des conséquences néfastes des régimes climatiques, et qu’ils reconnaissent que l’activité humaine en est une cause importante). Ce pourcentage est, toutefois, seulement de 28% sur l’ensemble des pays d’Afrique enquêtés.
A Madagascar comme dans de nombreux pays d’Afrique ayant fait l’objet de l’enquête, il apparaît que les populations les moins familières au concept de changement climatique sont les résidents ruraux, les femmes, les pauvres, les moins instruits et les travailleurs du secteur agricole. Une connaissance limitée de la question relative au changement climatique qui empêche une bonne compréhension des enjeux de la lutte contre le changement climatique.
Gens ordinaires. A la lumière de ces résultats d’enquête, il apparaît une nécessité d’informer les populations africaines et « les rendre aptes à comprendre les menaces et soutenir les actions de riposte coordonnées au plan gouvernemental et international », conclut l’enquête. Car à l’heure actuelle, seulement la moitié des Africains pensent que le citoyen lambda peut contribuer à la lutte contre le changement climatique. Dans certains pays, seule une minorité pense que les gens ordinaires peuvent faire évoluer les choses : 26% au Libéria, 28% au Soudan et 33% au Niger. A Madagascar en revanche, c’est la grande majorité qui le pense : 78%, soit près de huit personnes sur dix. L’espoir est permis.
Hanitra R.