Le ravageur des cultures de maïs dit « chenille légionnaire » a été introduit dans le pays depuis septembre 2017. « Le niveau d’infestation national s’élève actuellement à plus de 53%. Ce qui a entraîné une baisse du rendement moyen de productivité de maïs à plus de 47% », a déclaré Ramiliarijaona Saholy, le directeur de la Protection des Végétaux au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage lors d’une conférence de presse hier. Et elle a rajouté que presque toute la superficie totale consacrée à la maïsiculture qui s’étend à plus de 280.000 ha dans tout Madagascar, est infestée par ce ravageur.
Fléau. « Celui-ci est très favorable au climat chaud dans les zones de production de maïs. Leur densité est actuellement réduite car on est en période d’hiver. Par contre, il y a encore des zones à risques élevées comme Menabe, Anosy, Bongolava, Atsimo-Andrefana, Amoron’i Mania et Betsiboka. En outre, la « chenille légionnaire » se multiplie rapidement car une femelle peut pondre environ 1.000 œufs par mois », a-t-elle expliqué. Une stratégie intégrée permettant de lutter contre cet organisme nuisible qualifié de fléau est lancée. Une collaboration entre l’Etat et les firmes importatrices de pesticides comme le Croplife, a eu lieu, entre autres. Ainsi, « 13 produits chimiques et un produit biologique sous forme d’huile essentielle qui est fabriqué localement, ont été homologués suite aux tests d’efficacité. Les producteurs sont ainsi incités à ne pas utiliser des pesticides inconnus en raison de la faculté de résistance des ravageurs à ces produits. En outre, plus de 5.000 pièges à phéromone qui sont des matériels de surveillance de cet organisme nuisible, seront achetés en complément des 200 pièges qui ont été distribués au niveau des planteurs de maïs », a-t-elle enchaîné.
Contrôle. Par ailleurs, une approche champs école paysans sera développée pour une gestion intégrée car des paysans eux-mêmes ont trouvé des solutions pour lutter contre les chenilles légionnaires comme les consoudes et les piments. La recherche d’une lutte bioécologique n’est pas en reste. Le contrôle au niveau des frontières sera également renforcé. « Il y ainsi une restriction stricte de tous les végétaux, et les produits végétaux entrant dans le pays sans un permis d’importation », a conclu Ramiliarijaona Saholy.
Navalona R.