« Il est temps d’avoir l’avis des autres. » Les propos sont du président du FFKM, le Pasteur FJKM Lala Rasendrahasina. En d’autres termes, il n’est plus question de reporter une seconde fois les dates des assises nationales. La population aspire à la réconciliation nationale. Ce n’est pas à coup de report de calendrier que l’on y arrivera. Mais sans doute faut-il ajouter à la volonté du FFKM d’aller de l’avant après l’échec du sommet des cinq chefs d’Etat, que ce sont des assises nationales pour des participants qui se sont acquittés du droit de participation de 200 000 Ariary. Deux mille participants sont attendus. La question est, bien sûr, seront-ils vraiment représentatifs de la diversité sur l’ensemble du pays ? Les résultats des assises nationales ne seront-ils pas biaisés lorsque les plus vulnérables de la société risquent l’exclusion faute de ne pouvoir payer le droit de participation ? Sinon, beaucoup d’avis sont aussi favorables à l’instauration de ce droit de participation sélectif en apparence et pas du tout négatif.
Choix d’indépendance
Ils soutiennent que les assises nationales ne doivent pas ressembler à une foire d’empoigne où tout le monde entre et sort comme dans un moulin. 200 000 Ariary par entité légale, le frais de participation est la moindre assurance pour les organisateurs que les participants y viendront pour du constructif et non le contraire. Le FFKM veut sans doute aussi montrer à travers ce choix son indépendance. En effet, il n’a pas demandé officiellement de l’assistance, n’a donc pas eu recours à des subventions de l’Etat, à des financements étrangers et à des sponsors publics ou privés, pour garantir l’efficacité du processus de réconciliation nationale. Les assises nationales sont une affaire strictement malgacho-malgache. Pendant cinq jours, les participants examineront les moyens d’arriver à se pardonner pour que la nation se retrouve avec une vision de l’avenir et des valeurs qui rassemblent et unissent ses membres. La politique les a trop souvent divisés. L’échec du sommet des cinq est encore une preuve que les intérêts particuliers dominent l’intérêt général. Après cette expérience, il faut croire que c’est toujours une erreur de mettre la charrue avant les bœufs. Le FFKM en est sûrement conscient lorsque son président affirme qu’ « il est temps d’avoir l’avis des autres ». Les assises nationales viennent à point nommé pour repartir du bon pied. Mais ses résultats seront-ils à la hauteur des attentes dans cette conjoncture complexe et difficile sur le plan politique, économique et social ? Une chose est sûre, il n’y a rien de plus têtu et de plus tenace que l’espoir… Wait and see !
Zo Rakotoseheno