La fin de l’année est l’occasion de passer en revue ce qui s’est passé pendant les douze derniers mois, ce qui est à oublier et ce qu’on redemande de vivre… Parmi ces derniers, cette chronique inspirée par un espoir hélas furtif.
Il y avait un jardin qu’on appelait la Terre…
Les eaux de Venise sont devenues claires et on y voit même des poissons, dit-on. Puis, chose qu’on n’a pas vu depuis trente ans, l’Himalaya est maintenant visible à 200 km, les cerfs sont sur les boulevards parisiens… Bien d’autres anecdotes sont relatées par-ci, par-là pour dire que la purification est là et que la Nature a repris le dessus sur la course effrénée de l’Homme (vers le progrès, mais lequel ?) qui s’acharne sur elle. À force de draguer, de sucer le sous-sol, on l’a vidé de sa substantifique moelle et ainsi on a laminé, dégarni sa surface et enfin l’air n’a plus l’air de ce qu’elle doit être, l’espace vital, c’est-à-dire l’espace sans lequel l’espèce humaine ne peut survivre. Voilà où on en est.
La preuve est là, pour peu que nous arrêtions tout juste un mois ce ravage, ce que les conférences grandiloquentes n’ont pu nous en convaincre. Il a fallu qu’un virus, une minuscule parmi les minuscules, intervienne pour que l’on se rende compte du désastre qu’on a établi. Des milliers de morts ont été égrenés chaque jour ressentis d’abord avec compassion puis l’habitude venant l’affliction est devenue fade et sans émotion. Et la suite on n’en sait pas encore.
À défaut de réponse sur l’Alpha et l’Oméga du mal, on se remet à la punition divine et comme toujours on cherche un bouc émissaire. Comme on lit dans la fable : « Je crois que le Ciel a permis/ Pour nos péchés cette infortune ; /Que le plus coupable de nous /Se sacrifie aux traits du céleste courroux ; » – Les Animaux malades de la Peste – de Jean de la Fontaine. Il a bon dos, le bon Dieu, alors que le fautif n’est que nous même. On a beau dire que c’est la faute aux Chinois, aux Américains, aux Africains ou aux bêtes sauvages, ou encore à d’autres pour conclure à la fin que c’est la faute à personne. Le réchauffement climatique et ses conséquences, avec les catastrophes dites naturelles ne sont-ils pas assez précurseurs de ce qui peut advenir de nous ?
Pour nous en convaincre, reprenons, naïvement diront certains mais ça ne fait de mal à personne, les paroles de la chanson de Georges Moustaki :
« Il y avait un jardin grand comme une Vallée
On pouvait s’y nourrir à toutes les saisons
….
Il y avait un jardin qu’on appelait la Terre
Il était assez grand pour des milliers d’enfants
Il était habité jadis par nos grands-pères
Qui le tenaient eux-mêmes de leurs grands-parents ».
M.Ranarivao (mickeyranarivao2@gmail.com)